Letennis de table en France, avec prÚs de 200 000 licenciés, se place à la 11 e position en France parmi les Fédérations olympiques agréées [1].. C'est aussi un loisir trÚs répandu: environ 17 % des familles françaises possÚdent une table de ping-pong [2].Le nombre de pratiquants est estimé à 3 millions [3], et l'ùge moyen est de 32 ans [4].

Neuf ans aprĂšs son sacre olympique surprise, Florent Manaudou a prouvĂ© une fois de plus son goĂ»t du dĂ©fi en se parant d'argent sur 50 m aux Jeux de Tokyo, moins de deux ans et demi aprĂšs son retour Ă  la natation. "J'ai arrĂȘtĂ©, je suis revenu, je pense qu'il y a 95% des gens qui ne croyaient pas en moi, ça m'a boostĂ© aussi. J'aime bien ça, moi", sourit, sa mĂ©daille autour du cou, le dĂ©sormais triple mĂ©daillĂ© olympique de l'aller simple or en 2012, argent en 2016 et 2021, devenu seulement le troisiĂšme nageur de l'histoire Ă  rĂ©aliser cette performance, aprĂšs Alexander Popov et Gary Hall. Avec quatre mĂ©dailles olympiques - en cinq finales -, en ajoutant l'argent partagĂ© du 4x100 m messieurs en 2016, Manaudou rejoint, Ă  30 ans, Alain Bernard au rang de nageur bleu le plus souvent rĂ©compensĂ© aux JO. Ce n'est pas la premiĂšre fois que le cadet de la fratrie Manaudou, originaire d'AmbĂ©rieu-en-Bugey Ain, surprend son monde. Aux JO-2012 Ă  Londres, il se fait spectaculairement un prĂ©nom, lui le petit frĂšre de Laure, icĂŽne de la natation française, en s'offrant le 50 m depuis la ligne 7, Ă  21 ans et un an seulement aprĂšs sa premiĂšre sĂ©lection en Bleu. - Reconstruction en deux ans - Ses Mondiaux-2013 dĂ©cevants mis Ă  part 5e du 50 m, 8e du 50 m papillon, il assoit ensuite sa domination sur l'hyper sprint, avec quatre titres europĂ©ens en 2014 50 m, 100 m, 50 m papillon et 4x100 m, suivis de trois couronnes mondiales en 2015 50 m, 50 m papillon et 4x100 m. "Depuis tout petit, j'ai toujours Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©. Quand je voulais un truc, je l'avais. J'usais de tous les subterfuges pour", confiait alors le sprinter du CN Marseille Ă  l'AFP. Mais les JO-2016 ne lui sourient pas autant qu'il l'espĂ©rait sur 50 m - pour un centiĂšme - comme sur 4x100 m, il doit se contenter d'argent lĂ  oĂč il briguait l'or. Ces Jeux de Rio, Manaudou les vit "plutĂŽt mal", raconte-t-il avec le recul. "J'ai toujours nagĂ© en fin de programme et l'ambiance d'une Ă©quipe peut apporter Ă©normĂ©ment. À Londres, le 4x100 m gagne, Camille Muffat et Yannick Agnel gagnent, il y a la mĂ©daille du 4x200 m dames, une Ă©mulation se crĂ©e et on se dit que c'est possible. À Rio, c'Ă©tait totalement l'inverse." Si bien que les JO-2016 terminĂ©s, il dĂ©cide de quitter les bassins et se met au handball avec Aix-en-Provence. Jusqu'Ă  se lancer un dĂ©fi de plus au printemps 2019 replonger, Ă  quinze mois des JO-2020, finalement un an de plus avec la pandĂ©mie, avec l'ambition folle de reconquĂ©rir l'or olympique. Il a fallu se reconstruire un corps de nageur, lui que le hand a rendu "plus fort dans les jambes", mais moins "Ă©lastique" au niveau des articulations. - "Beaucoup plus heureux" - RĂ©installĂ© Ă  Marseille Ă  plein temps en 2021, oĂč il vit avec la nageuse danoise Pernille Blume, elle-mĂȘme mĂ©daillĂ©e de bronze du 50 m vendredi, Manaudou y rĂ©oriente son entraĂźnement, moins portĂ© sur la force, et s'allĂšge d'une dizaine de kilos entre 99 et 100. "Ce qui s'accompagne d'une grosse prise de poids, c'est une grosse prise de force", dĂ©crypte son entraĂźneur Julien Jacquier. "Plusieurs fois, on a vu des erreurs dans ses 50 m, de la crispation, l'incapacitĂ© de terminer ses courses. Beaucoup de force et de tempo tout de suite" quand, au contraire, "il faut monter en puissance". Il a fallu aussi se relever d'une sĂ©rie de compĂ©titions frustrantes dans la derniĂšre ligne droite avant Tokyo, avec un chrono qui refusait de descendre. MalgrĂ© tout, "je suis beaucoup plus heureux dans ma vie maintenant", estimait Manaudou Ă  quelques semaines des JO. "J'ai construit un cocon, je suis entourĂ© de mes amis, chose trĂšs importante pour moi, et pas focalisĂ© que sur un objectif et l'entraĂźnement", poursuivait-il. "Je suis plus relĂąchĂ©, je n'ai plus besoin de gagner Ă  tout prix, ajoutait-il. Avant, je me mettais plus cette pression. J'Ă©tais presque invaincu entre 2012 et 2016 et j'arrivais avec beaucoup de pression sur les Ă©paules. LĂ , c'est diffĂ©rent, je suis loin d'ĂȘtre le meilleur sur le papier." Dans le bassin olympique, en revanche, pas si loin.

Originairesde Dieppe, Jade et NaĂŻs Gillet poursuivent leur prĂ©paration pour les JO 2024. L’aĂźnĂ©e des deux sƓurs vient d’ĂȘtre sacrĂ©e vice-championne du monde en Hongrie.
Introduction1Les sports olympiques, et la natation de compĂ©tition en particulier, offrent une occasion exceptionnellement claire pour Ă©tudier la nature de l’excellence. Dans d’autres champs, il peut ĂȘtre moins facile de dire quels sont les performers d’exception le peintre ou le pianiste le plus brillant, le businessman le plus productif, la serveuse la plus attentionnĂ©e ou le meilleur des pĂšres. Mais, dans le sport et c’est lĂ  un de ses charmes, le succĂšs est dĂ©fini plus exactement, par le succĂšs dans des compĂ©titions. Il y a des mĂ©dailles, des rubans et des coupes pour les premiĂšres, secondes et troisiĂšmes places ; des matches sont organisĂ©s pour faire se rencontrer les meilleurs compĂ©titeurs du monde ; en natation et en athlĂ©tisme, les temps sont mesurĂ©s Ă©lectroniquement au centiĂšme de seconde prĂšs ; il y a des statistiques publiĂ©es et des classements annoncĂ©s chaque mois ou chaque semaine. A la fin des Jeux olympiques, tous les quatre ans, on sait clairement qui a gagnĂ© et qui a perdu, qui est allĂ© en finale, qui a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© pour les Jeux, et qui n’a jamais participĂ© aux compĂ©titions sportives. 2Au sein de la natation de compĂ©tition tout spĂ©cialement, une stratification tranchĂ©e existe, non seulement entre les individus mais aussi bien entre les niveaux dĂ©finis dans ce sport. Au niveau infĂ©rieur, on a les Ă©quipes de clubs de campagne, qui fonctionnent pendant la saison estivale dans le cadre de tournois organisĂ©s de maniĂšre peu formelle, et modĂ©rĂ©ment compĂ©titifs. Au-dessus, il y a des Ă©quipes qui reprĂ©sentent des villes entiĂšres et qui concourent contre d’autres Ă©quipes reprĂ©sentant d’autres villes de l’Etat ou de la rĂ©gion ensuite, le niveau de compĂ©tition National Junior » qui aligne les meilleurs jeunes athlĂštes en dessous de 18 ans ; puis, le niveau National Senior tous Ăąges, les meilleurs du pays et, finalement, les champions qu’on peut appeler de classe olympique ou mondiale. A chacun de ces niveaux, on trouve, de maniĂšre prĂ©visible, certains individus en compĂ©tition tel athlĂšte nage dans un tournoi d’étĂ©, et ne rencontre jamais les nageurs d’autres villes tel nageur peut ĂȘtre rĂ©guliĂšrement qualifiĂ© pour des Ă©preuves Nationales Junior, mais pas pour les Ă©preuves Senior un troisiĂšme peut nager aux Jeux, mais ne jamais retourner dans les Ă©preuves Nationales Junior. Les niveaux du sport sont remarquablement distincts les uns des autres. 3C’est pratique pour celui qui Ă©tudie la stratification. Comme le succĂšs en natation est bien dĂ©finissable, et le systĂšme de stratification relativement peu ambigu si bien que le progrĂšs d’un athlĂšte peut ĂȘtre aisĂ©ment mesurĂ©, nous pouvons clairement voir, en comparant les niveaux et en Ă©tudiant les individus dans leurs dĂ©placements entre, et au sein, des niveaux, ce qui produit exactement l’excellence. En outre, les carriĂšres en natation sont relativement courtes on peut obtenir des succĂšs remarquables en peu de temps. Rowdy Gaines, dĂ©butant en sport Ă  17 ans, est passĂ© directement d’un club local au record du monde dans un 100 mĂštres nage libre en seulement trois annĂ©es. Cela permet au chercheur de mener une vĂ©ritable recherche longitudinale en peu de temps. 4Bref, en natation compĂ©titive, on peut apprendre assez vite quelque chose Ă  propos de la stratification c’est un lieu privilĂ©giĂ© pour Ă©tudier la nature de l’excellence. 5L’approche suivie ici s’inscrit dans l’interactionnisme symbolique et la phĂ©nomĂ©nologie, tels qu’ils sont dĂ©finis par Peter Berger et Thomas Luckmann, Herbert Blumer et Alfred Schutz [2]. La littĂ©rature de sociologie du sport est pauvre sur la natation on s’appuiera sur des classiques et quelques travaux rĂ©cents [3].La recherche6De janvier 1983 Ă  aoĂ»t 1984, j’ai assistĂ© Ă  une sĂ©rie de rencontres de natation, de classe nationale et internationale, organisĂ©es par United States Swimming, Inc. USS, l’instance dirigeante nationale pour cette discipline. United States Swimming contrĂŽle le processus de sĂ©lection des Ă©quipes amĂ©ricaines pour les rencontres internationales tels les Jeux olympiques, et accrĂ©dite plusieurs milliers de clubs amateurs dans tout le pays, rĂ©unissant plusieurs centaines de milliers d’athlĂštes, en majoritĂ© des enfants et des adolescents. Ces clubs fournissent la base organisationnelle de la natation amateure en AmĂ©rique. Les compĂ©titions suivies comprenaient Ă  la fois des rencontres indoor et des Championnats nationaux outdoor, le meeting International de l’USS, le tournoi des Champions du magazine Seventeen, le meeting des Champions Speedo / Dupont, les rencontres prĂ©paratoires aux Jeux de 1984 et les Jeux olympiques de 1984 eux-mĂȘmes. J’avais une accrĂ©ditation de journaliste et j’étais libre de me dĂ©placer et de parler Ă  qui je voulais. Dans la plupart des dĂ©placements, je voyageais avec los Nadadores les Nageurs de Mission Viejo Californie, champions par Ă©quipe des Etats-Unis Ă  l’époque, partageant leur vie lors des transferts en avion, Ă  l’hĂŽtel, pour les repas et en ville. J’ai vĂ©cu avec les entraĂźneurs et les athlĂštes de cette Ă©quipe en assumant le rĂŽle traditionnel d’observateur participant. Il Ă©tait explicite pour tout le monde que j’étais lĂ  en tant que chercheur il n’y a eu aucune tromperie Ă  aucun moment de l’enquĂȘte. Durant cette phase et par la suite, j’ai interviewĂ© un total de quelque 120 nageurs et entraĂźneurs de classe nationale et mondiale [4]. 7Pendant ces annĂ©es, j’ai frĂ©quemment passĂ© de trois jours Ă  un mois et demi Ă  Mission Viejo Ă  une heure de route, au sud de Los Angeles en cĂŽtoyant les entraĂźneurs, visitant les installations et interviewant nageurs, entraĂźneurs et officiels. Le club des Nageurs m’a ouvert complĂštement l’accĂšs aux lieux de pratique, aux sĂ©ances de musculation, aux rĂ©unions d’équipe, aux soirĂ©es et autres Ă©vĂšnements. De plus, j’étais prĂ©sent Ă  Mission Viejo pendant le stage de PrĂ©paration olympique qui s’est tenu lĂ  en juillet 1984, et j’étais le seul non-membre du club au bord des bassins pendant les aprĂšs-midis d’entraĂźnement Ă  huis clos de l’équipe olympique. En outre, je viens d’achever cinq annĂ©es comme entraĂźneur d’une Ă©quipe de nageurs de niveau d’ñge rĂ©gional 7-16 ans dans l’Etat de New York. Dans cette fonction, je me suis rendu Ă  de nombreux meetings, depuis la rĂ©union du plus petit club de campagne dans le Championnat de la Zone Est, jusqu’aux grands meetings de la Mississipi River. J’ai aussi entraĂźnĂ© dans le sud des Etats-Unis, et travaillĂ© avec des dĂ©butants comme avec des dĂ©tenteurs de records du groupe d’ñge National. 8Bref, ce compte-rendu repose sur une expĂ©rience durable partagĂ©e avec les nageurs Ă  tous les niveaux d’habiletĂ©, pendant une demi-douzaine d’annĂ©es. L’observation a couvert l’ensemble des carriĂšres, et j’ai eu la chance de comparer, non seulement des athlĂštes appartenant au mĂȘme niveau perception que la plupart des entraĂźneurs partagent, mais entre les niveaux les plus contrastĂ©s. De ce fait, les analyses Ă©vitent l’habituel problĂšme de sociologie de la connaissance » de l’observateur uniquement familiarisĂ© avec les athlĂštes d’un seul niveau. Quand des entraĂźneurs de haut-niveau, par exemple, discutent de ce qui permet le succĂšs, ils pensent souvent Ă  des diffĂ©rences entre les athlĂštes qu’ils observent dans le haut-niveau. Leur ignorance des rĂ©alitĂ©s quotidiennes des niveaux infĂ©rieurs programmes d’apprentissage de la nage, Ă©quipes de clubs de campagne les empĂȘche d’avoir une vision vĂ©ritablement comparative. Ou quand des journalistes sportifs Ă©crivent Ă  propos des athlĂštes qualifiĂ©s aux Jeux, ils commencent de maniĂšre typique la recherche une fois que les actions dĂ©cisives ont eu lieu, et ils manquent d’une vĂ©ritable perspective longitudinale ; la mĂ©morisation par le nageur de son histoire passĂ©e subira des distorsions. 9Cette Ă©tude des nageurs olympiques, Ă  l’opposĂ©, 1 observe diffĂ©rents niveaux du sport, et 2 a Ă©tĂ© engagĂ© bien avant les Jeux, alors que personne ne connaissait Ă©videmment qui gagnerait et qui ne gagnerait pas elle fut conçue avec le projet explicite de voir comment la plante pousse avant que la fleur ne s’épanouisse. Le rĂ©sultat est Ă  la fois transversal en observant tous les niveaux du sport et longitudinal couvrant l’étendue des carriĂšres.10Par excellence », j’entends une supĂ©rioritĂ© durable des performances ». L’athlĂšte qui excelle rĂ©alise rĂ©guliĂšrement, voire de maniĂšre routiniĂšre, des performances meilleures que celles de ses concurrentes. La permanence des performances supĂ©rieures indique qu’un athlĂšte est vĂ©ritablement meilleur qu’un autre, et que la diffĂ©rence entre eux n’est pas le produit de la chance. Cette dĂ©finition s’applique Ă  tous les niveaux du sport, et diffĂ©rencie les athlĂštes. La supĂ©rioritĂ© discutĂ©e ici peut ĂȘtre celle d’un nageur sur un autre, ou de tous les athlĂštes d’un niveau disons, le niveau olympique sur un autre niveau. Par cette dĂ©finition, nous ne sommes pas contraints de juger une performance Ă  l’aune d’un critĂšre absolu, mais seulement par rapport Ă  d’autres performances. Il y a des leaders reconnus dans toute Ă©quipe, tout comme il y a des Ă©quipes largement reconnues comme dominantes. 11Pour prĂ©senter ce que sont les sources de l’excellence pour des athlĂštes olympiques, je dois suggĂ©rer tout d’abord – rĂ©servant la dĂ©monstration pour plus tard – ce qui ne produit pas l’ n’est pas, selon mes rĂ©sultats, le produit de personnalitĂ©s socialement dĂ©viantes. Ces nageurs ne semblent pas ĂȘtre des hurluberlus », ni des sauvages » des gosses qui ont abandonnĂ© la vie normale des teenagers » [5]. Si leurs comportements rĂ©sultent de traits de personnalitĂ©, ces traits ne sont pas Ă©vidents. Peut-ĂȘtre est-ce vrai, comme le veut la mythologie des sports, que les meilleurs athlĂštes ont plus confiance en eux-mĂȘmes bien que ce point soit discutable ; mais une telle confiance pourrait ĂȘtre un effet de la rĂ©ussite, non une cause de celle-ci [6].L’excellence ne rĂ©sulte pas de changements quantitatifs du comportement. Une augmentation du temps d’entraĂźnement, per se, ne fait pas nager plus vite, et n’amĂ©liore pas la prĂ©paration psychologique, de mĂȘme que de mouvoir les bras plus vite. Faire simplement davantage du mĂȘme ne conduit pas Ă  une Ă©lĂ©vation du niveau en ne rĂ©sulte pas de quelque qualitĂ© intime spĂ©ciale de l’athlĂšte. Le talent » est le mot usuel pour cette qualitĂ© parfois, on parle de don », ou d’ aptitude naturelle ». Ces termes sont employĂ©s pour mystifier les procĂ©dĂ©s terre-Ă -terre de la rĂ©ussite en sport, nous Ă©loignant d’une analyse rĂ©aliste des facteurs concrets qui mĂšnent Ă  la performance superlative, et nous protĂ©geant du sentiment de responsabilitĂ© face Ă  nos propres alors, d’oĂč vient l’excellence, la supĂ©rioritĂ© rĂ©guliĂšre des performances ?I – L’excellence suppose une diffĂ©renciation qualitative12L’excellence dans la natation de compĂ©tition est atteinte par le biais d’une diffĂ©renciation qualitative avec les autres nageurs, et non au moyen d’une augmentation quantitative de l’activitĂ©. Cela signifie, en bref, que les niveaux du sport sont qualitativement distincts la stratification est discrĂšte, non continue ; et, du fait de ces caractĂ©ristiques, l’univers de la natation se prĂ©sente comme une multiplicitĂ© de mondes, plutĂŽt que comme une entitĂ© unique, chacun de ces mondes ayant ses formes de comportements. 13Avant de dĂ©tailler ces points, je dois Ă©claircir ce qu’on entend par quantitatif » et qualitatif ». Par quantitĂ©, nous entendons le nombre ou le montant de quelque chose. Une amĂ©lioration quantitative suppose l’accroissement du nombre d’une des choses que l’on fait. Un athlĂšte qui s’entraĂźne 2 heures par jour et augmente cette activitĂ© Ă  4 heures a accompli un changement quantitatif de comportement. Ou, une nageuse qui nage 5 miles et passe Ă  7 miles. Elle fait davantage de la mĂȘme chose. Ou encore, un nageur de style libre qui, tout en conservant la mĂȘme technique de crawl, dĂ©place ses bras Ă  un nombre plus Ă©levĂ© de mouvements par minute, a effectuĂ© un changement quantitatif. Une amĂ©lioration quantitative implique de faire davantage de la mĂȘme chose. 14Par qualitĂ©, par contre, nous entendons le caractĂšre ou la nature de la chose. Un changement qualitatif suppose de modifier ce qui est actuellement fait, et pas seulement d’en faire plus. Pour un nageur, un changement de qualitĂ© dans sa technique de brasse consisterait Ă  Ă©carter mouvement de godille les bras vers les cĂŽtĂ©s extĂ©rieurs plutĂŽt que de les tirer directement vers l’arriĂšre ; ou, au lieu de se soulever hors de l’eau au moment du virage, de rester prĂšs de la surface. Les autres changements qualitatifs comprennent d’aller concourir dans un meeting rĂ©gional, au lieu de rester dans un meeting local ; manger des lĂ©gumes et absorber des hydrates de carbone plutĂŽt que des graisses et des sucres ; s’inscrire Ă  un Ă©vĂ©nement de niveau plus faible plutĂŽt qu’à un plus fort ; apprendre Ă  faire un virage culbute en crawl plutĂŽt que de se retourner et de pousser le bord ; ou de s’entraĂźner Ă  un niveau d’intensitĂ© quasi-compĂ©titif plutĂŽt qu’irrĂ©guliĂšrement. Chacun d’entre eux implique de faire les choses diffĂ©remment qu’avant, pas nĂ©cessairement de faire plus. Une amĂ©lioration qualitative suppose de faire des sortes de choses diffĂ©rentes. 15Ensuite, nous pouvons examiner comment une diffĂ©renciation qualitative devient manifeste. 16* Les diffĂ©rents niveaux du sport sont qualitativement distincts. Les champions olympiques ne font pas seulement davantage de la mĂȘme chose que les nageurs des clubs de campagne des tournois d’étĂ©. Ils ne font pas que nager plus d’heures, ou mouvoir leurs bras plus vite, ou suivre un plus grand nombre d’entraĂźnements. Ce qui les rend plus rapides ne peut ĂȘtre comparĂ© quantitativement aux nageurs de niveau infĂ©rieur, parce que mĂȘme s’il y a des diffĂ©rences quantitatives – et certainement il y en a, par exemple dans le nombre d’heures passĂ©es Ă  s’entraĂźner –, elles ne sont pas du tout, je pense, le facteur dĂ©cisif [7]. 17Au lieu de cela, ils font les choses diffĂ©remment. Leurs brasses sont diffĂ©rentes, leurs attitudes sont diffĂ©rentes, leurs groupes d’amis sont diffĂ©rents ; leurs parents ont un rapport au sport diffĂ©rent, les nageurs se prĂ©parent diffĂ©remment pour leurs courses, et ils s’inscrivent dans des catĂ©gories de meetings et de rĂ©unions diffĂ©rentes. Il y a de multiples discontinuitĂ©s de cette sorte entre, disons, les nageurs engagĂ©s dans les compĂ©titions des Championnats de la Ville du coin et ceux qui participent aux compĂ©titions prĂ©-olympiques. Il faut prendre en considĂ©ration trois types de diffĂ©rences. 181 La technique. Les styles de mouvements, de plongeon et de virage sont radicalement diffĂ©rents aux diffĂ©rents niveaux. Au niveau C » le plus bas dans le systĂšme de classement de l’United States Swimming, une nageuse de brasse tend Ă  ramener ses bras loin derriĂšre elle, Ă  battre des jambes largement sans les ramener ensemble Ă  la fin, Ă  se maintenir assez haut hors de l’eau dans le virage, Ă  manquer de prendre une grande impulsion aprĂšs le virage, et toucher d’une seule main lors du finish. Par comparaison, un nageur de haut niveau AAAA », en brasse, Ă©carte les bras vers les cĂŽtĂ©s extĂ©rieurs puis les ramĂšne vers l’intĂ©rieur contre la poitrine d’un mouvement trĂšs similaire Ă  un balayage ne tirant jamais les bras de l’avant vers l’arriĂšre, produit des battements Ă  faible amplitude et avec les pieds qui reviennent ensemble, reste en position immergĂ©e dans les virages, prend une longue impulsion sous l’eau aprĂšs le virage et touche la ligne de finish des deux mains. Non seulement les mouvements sont diffĂ©rents, mais ils sont si diffĂ©rents qu’un nageur C » serait Ă©tonnĂ© de voir Ă  quoi un nageur AAAA » ressemble quand il nage. L’apparence elle-mĂȘme est dramatiquement diffĂ©rente, tout comme la vitesse Ă  laquelle il nage. Il en va de mĂȘme pour les autres nages Ă  un degrĂ© plus ou moins Ă©levĂ©, et certainement pour les dĂ©parts plongeons et les virages. Pour apporter une autre observation, les nageurs de niveau olympique sont Ă©tonnamment silencieux quand ils plongent – ça fait un petit splash ». Inutile de dire qu’avec un dĂ©butant de 10 ans, il n’en va pas de mĂȘme. 192 La discipline. Les meilleurs nageurs sont les plus stricts avec leur entraĂźnement, venant aux sĂ©ances Ă  l’heure, faisant soigneusement les mouvements canoniques de la nage compĂ©titive sans violer les rĂšgles techniques de la discipline [8], surveillant ce qu’ils mangent, dormant avec rĂ©gularitĂ©, faisant les Ă©chauffements adĂ©quats avant les Ă©preuves, et ainsi de suite. Leur Ă©nergie est soigneusement canalisĂ©e. Le plongeur Greg Louganis, qui remporta deux mĂ©dailles d’or aux Jeux de 1984, pratiquait seulement trois heures par jour – ce qui n’est pas un long temps – divisĂ©es en deux ou trois sessions. Mais, durant chaque session, il essaye de faire en sorte que chaque plongeon soit parfait. Louganis ne bĂącle jamais durant l’entraĂźnement, et de mĂȘme il ne bĂącle pas en compĂ©tition [9]. 203 L’attitude. Aux plus hauts niveaux de la natation compĂ©titive, quelque chose comme une inversion d’attitude prend place. Les aspects mĂȘmes du sport que le nageur de classe C » trouve astreignants, le nageur de haut-niveau les apprĂ©cie. Ce que les autres perçoivent comme ennuyeux – disons, nager de long en large, le long d’une ligne d’eau – ils le trouvent paisible, voire mĂ©ditatif [10], le prennent souvent comme un dĂ©fi, ou comme une thĂ©rapie. Ils savourent les tĂąches les plus dures, se projettent vers les compĂ©titions les plus difficiles, essayent de se fixer des buts exigeants. Venant pour l’entraĂźnement de 17h30 Ă  Mission Viejo, de nombreux nageurs arrivaient frais, rigolards, bavardant, savourant la vie, apprĂ©ciant peut-ĂȘtre le fait que la plupart des gens auraient positivement dĂ©testĂ© faire cela. Il est faux de croire que les athlĂštes d’élite endurent de grands sacrifices pour parvenir Ă  leurs fins. Souvent, ils ne perçoivent pas ce qu’ils font comme un sacrifice. Ils aiment ça [11]. 21Ces diffĂ©rences qualitatives sont ce qui distingue les niveaux du sport. Elles sont trĂšs nettes, tandis que les diffĂ©rences quantitatives entre les niveaux, aussi bien dans l’entraĂźnement que dans la compĂ©tition, peuvent ĂȘtre Ă©tonnamment faibles en vĂ©ritĂ©. David Hemery, qui gagna une mĂ©daille d’or au 400 mĂštres haies aux Jeux de 1968, a recueilli des interviews d’athlĂštes de classe mondiale dans 22 disciplines diffĂ©rentes. La plupart du temps, le temps passĂ© Ă  s’entraĂźner un facteur quantitatif, dans notre analyse ne change pas significativement depuis le dĂ©but de leur spĂ©cialisation jusqu’au haut niveau ». MalgrĂ© tout, de petites diffĂ©rences quantitatives dans les performances peuvent ĂȘtre liĂ©es Ă  de trĂšs grandes diffĂ©rences qualitatives dans la finale du 100 mĂštres nage libre hommes des Jeux de 1984, Rowdy Gaines, le vainqueur, finit devant Mark Stockwell, le second, avec 44 centiĂšmes de seconde d’avance, soit 0,8%. Entre Gaines et le nageur classĂ© huitiĂšme pratiquement inconnu, Dirk Korthals, d’Allemagne de l’Ouest, il y avait seulement 2,2% de diffĂ©rence de temps. En fait, entre Rowdy Gaines, le nageur le plus rapide du monde cette annĂ©e-lĂ , et un champion dans la catĂ©gorie des dix ans, la diffĂ©rence quantitative en vitesse n’est que de 30%. Encore une fois ici, comme dans bien des cas, une diffĂ©rence quantitative plutĂŽt faible produit une diffĂ©rence qualitative Ă©norme. Gaines fut nettement un vainqueur des plus grandes compĂ©titions internationales, dĂ©tenteur du record du monde et de mĂ©dailles d’or au cours de trois Jeux olympiques. 22* La stratification du sport est discrĂšte, non continue. Entre les niveaux du sport, il y a des ruptures – ou discontinuitĂ©s – significatives. Cela inclut des diffĂ©rences dans les attitudes, la discipline et la technique qui, en retour, produisent des diffĂ©rences de rapiditĂ©, petites, mais consĂ©quentes. Des Ă©quipes toutes entiĂšres prĂ©sentent de telles diffĂ©rences quant Ă  l’attitude, la discipline et la technique qu’elles paraissent vĂ©ritablement liĂ©es » Ă  certains niveaux [12]. Certaines Ă©quipes rĂ©ussissent toujours bien Ă  certains niveaux du Championnat National, d’autres au niveau RĂ©gional, d’autres aux rencontres locales. Et, assurĂ©ment, certains nageurs restent typiquement au sein d’un mĂȘme niveau tout au long de leur carriĂšre, conservant durant toute cette carriĂšre les mĂȘmes habitudes qu’ils avaient Ă  leurs dĂ©buts. Au sein d’un niveau, les amĂ©liorations en termes de compĂ©tition pour de tels nageurs sont typiquement marginales, reflĂ©tant surtout les Ă©carts diffĂ©rentiels de croissance au tout dĂ©but de la pubertĂ©, par ex. ou les manƓuvres pour ĂȘtre sĂ©lectionnĂ© dans la petite sphĂšre de leur niveau. 23Je suggĂšre ici que les athlĂštes n’atteignent pas le plus haut-niveau simplement par un processus de progression, en accumulant purement du temps dans la pratique ; les amĂ©liorations d’un niveau Ă  l’autre ne rĂ©sultent pas de changements quantitatifs. Aucune quantitĂ© de travail supplĂ©mentaire en soi ne transformera un nageur de classe C » en un nageur AAAA » sans qu’il y ait concurremment des changements qualitatifs dans la maniĂšre de faire ce travail. Au-delĂ  d’une amĂ©lioration initiale de la force, de la souplesse et des sensations, il y a peu de gains de vitesse Ă  rĂ©aliser Ă  travers une simple augmentation du volume d’entraĂźnement. Au contraire, les athlĂštes parviennent aux plus hauts niveaux grĂące Ă  des sauts qualitatifs des changements notables dans leur technique, la discipline et les attitudes, rĂ©alisĂ©s journellement Ă  travers un changement de cadre, e. g. en se joignant Ă  un nouveau groupe avec un nouvel entraĂźneur, de nouveaux amis, etc. qui travaillent Ă  un plus haut niveau. Sans ces sauts qualitatifs, aucune amĂ©lioration majeure ascension dans les niveaux de la compĂ©tition ne se produira. 24Nous rencontrons le mĂȘme phĂ©nomĂšne dans d’autres domaines d’action. Carl von Clausewitz, l’auteur d’un traitĂ© de stratĂ©gie militaire classique du XIXe siĂšcle, De la Guerre, note que les grands gĂ©nĂ©raux et il aurait pu ajouter, les grands nageurs et entraĂźneurs montent en grade rapidement. SpĂ©cialement pendant les pĂ©riodes de guerre, quand le rĂ©sultat sur le champ de bataille est une nĂ©cessitĂ© vitale, il n’y a pas de longue pĂ©riode d’apprentissage avant d’atteindre les plus hauts rangs, ni d’ accumulation » ennuyeuse de savoirs ou d’habiletĂ©s 25 Les grands gĂ©nĂ©raux ne sont jamais issus de la caste des officiers Ă©rudits, ou des savants. La plupart du temps, leur situation ne les avait guĂšre mis en mesure d’accumuler de vastes connaissances
 Il n’y a pas d’activitĂ© de l’intelligence humaine possible sans l’acquisition d’un ensemble de notions. Il s’agit donc seulement de savoir de quelle espĂšce doivent ĂȘtre ces notions. » [13] 26Le mĂȘme schĂ©ma vaut pour la vie universitaire. Les figures majeures d’une discipline ne sont pas ceux qui ont la quantitĂ© de production la plus grande – bien que cela puisse donner un avantage Ă  ceux qui sont largement lus – mais plutĂŽt ceux qui Ă©crivent des articles et des livres d’une qualitĂ© ou d’un genre tel qu’ils sont largement lus et commentĂ©s. Jamais le simple nombre de papiers prĂ©sentĂ©s dans des confĂ©rences locales ou publiĂ©s dans des journaux mineurs ne sera Ă©quivalent Ă  une MĂ©daille d’or du CNRS en sociologie [14] ou Ă  un article dans Deadalus [15]. Au niveau micro, augmenter simplement le nombre d’heures de travail fait chaque jour ne produira aucun changement majeur de statut si le genre de travail fait reste le mĂȘme. 27Cela reste difficile Ă  croire complĂštement. Cela semble contredire notre sens commun », ce que nous voyons dans notre expĂ©rience quotidienne. Le fait est que, quand autour de nous les gens en font davantage, ils tendent Ă  faire mieux. Quand on joue une partie de football le weekend, un simple accroissement des efforts par exemple en marquant en permanence un adversaire conduit Ă  une meilleure rĂ©ussite Cette bande de mecs va-t-elle se saigner, juste pour finir aller boire une biĂšre ? ». On dit aux enfants dans les championnats scolaires – et leurs entraĂźneurs finissent par le croire – que travailler dur est la premiĂšre cause de la rĂ©ussite [16], et les entraĂźneurs de natation partagent largement la croyance que ceux qui sont dans le sport le plus long temps et nagent tout au long de l’annĂ©e ont le plus de succĂšs. Les entraĂźneurs de haut-niveau amĂ©ricains sont pris dans le mĂȘme prĂ©jugĂ©, attribuant souvent la rĂ©ussite au dur labeur » ou au talent ». Comme ils vivent, de maniĂšre non-rĂ©flexive, dans le haut-niveau ayant effectuĂ© lĂ  presque toute leur carriĂšre d’entraĂźneur, ils ne voient jamais ce qui crĂ©e les diffĂ©rences entre les niveaux. Le fait est que les changements quantitatifs apportent la rĂ©ussite – mais seulement au sein d’un niveau dans la discipline [17]. Faire plus du mĂȘme apporte quelques bĂ©nĂ©fices, mais seulement sous une forme limitĂ©e, localisĂ©e. On peut s’assurer un mince avantage sur ses pairs en faisant plus sans changer la qualitĂ© de ce qui est fait. 28Ayant vu que le plus est le mieux » au sein de situations locales, nous essayons d’extrapoler [18]. Si je travaille dur ce point pour atteindre mon niveau, avec quelle duretĂ© les nageurs olympiques devront-ils travailler ? Si je fais tel sacrifice pour me qualifier pour les Championnats de l’Etat, quel sacrifice doivent-ils faire ? On croit, en extrapolant Ă  partir de ce que l’on a appris Ă  propos de la rĂ©ussite Ă  son propre niveau, qu’ils doivent travailler de maniĂšre incroyablement dure, qu’ils doivent ressentir une pression formidable, qu’ils doivent faire de plus en plus de sacrifices pour rĂ©ussir. Supposant implicitement que la stratification en sport est continue plutĂŽt que discrĂšte que les diffĂ©rences sont quantitatives, on croit que les athlĂštes de haut-niveau font des choses incroyables. En bref, on croit qu’ils doivent ĂȘtre surhumains. 29* Ce sont rĂ©ellement plusieurs mondes, chacun avec ses modĂšles de conduite. L’analyse dĂ©veloppĂ©e ci-dessus peut ĂȘtre poussĂ©e un cran plus avant. Si, comme je l’ai suggĂ©rĂ©, il y a rĂ©ellement des ruptures qualitatives entre les niveaux du sport, et si les gens ne font pas leur chemin vers la gloire » simplement dans un sens additif, peut-ĂȘtre que notre conception d’un seul monde de la natation est inappropriĂ©e. J’ai parlĂ© du sommet » du sport, et de niveaux » au sein du sport. Ces mots suggĂšrent que tous les nageurs sont, Ă  proprement parler, en train de monter la mĂȘme Ă©chelle, visant les mĂȘmes buts, partageant les mĂȘmes valeurs, nageant les mĂȘmes nages, tous aspirant Ă  la mĂ©daille d’or olympique. Mais ils ne le sont pas [19]. Certains veulent des mĂ©dailles d’or, d’autres veulent appartenir Ă  la sĂ©lection nationale, d’autres veulent de l’exercice, ou se marrer avec des potes, ou ĂȘtre en plein air, au soleil et dans l’eau. Certains essaient d’échapper Ă  leur famille. Les images de l’élite » et des niveaux » de la natation que j’ai employĂ©es jusqu’ici sont le reflet de la domination d’une certaine fraction de nageurs et d’entraĂźneurs dans le sport l’élite est ce qu’ils considĂšrent comme l’élite, et leur dĂ©finition du succĂšs est celle qui a le plus largement cours dans United States Swimming. Les nageurs les plus rapides considĂšrent comme allant de soi que ce qui est rapide est le meilleur – plutĂŽt que, par exemple, le plus beau qui soit le meilleur ; ou que l’implication des parents est ce qu’il y a de mieux ; ou que les enfants bien dans leur corps » quelque soit la signification de ceci, c’est le mieux. La terminologie elle-mĂȘme, Ă©lite » et niveau », rĂ©ifie le systĂšme de classement en vigueur. 30Une telle rĂ©ification n’est pas seulement suspecte d’un point de vue analytique, elle est aussi incorrecte au plan empirique. La plupart des nageurs n’ont pas envie de gagner une mĂ©daille olympique. Quelques-uns peuvent avoir, au mieux, un vague dĂ©sir, non-suivi d’actes, d’aller un jour aux Championnats Nationaux. Bien sĂ»r, si un adulte demande Ă  un enfant ce qu’il veut accomplir en nageant, l’enfant rĂ©pondra je veux devenir Champion olympique », mais c’est davantage pour impressionner ou pour faire plaisir aux adultes que pour annoncer les intentions personnelles de l’enfant. Quand les athlĂštes les plus jeunes parlent de ce genre de sujet, c’est pour partager des rĂȘves, pas pour annoncer des plans ; et les fantasmes sont plus souvent apprĂ©ciĂ©s dans leur irrĂ©alitĂ© que dans leur rĂ©alisation. 31Aussi, nous devons envisager non un monde de la natation, mais de multiples mondes [20] et changer de monde est une Ă©tape importante vers l’excellence, une diffĂ©renciation verticale plutĂŽt qu’horizontale du sport. Ce que j’ai appelĂ© des niveaux » est mieux dĂ©crit comme des mondes » ou des sphĂšres ». Dans certains de ces mondes, les parents sont vaguement impliquĂ©s, les entraĂźneurs sont des adolescents employĂ©s comme des surveillants, les pratiques ont lieu peu de fois dans la semaine, les compĂ©titions sont programmĂ©es peut-ĂȘtre une semaine Ă  l’avance, la saison dure quelques semaines pendant l’étĂ©, et les nageurs qui sont plus nettement rapides que les autres peuvent ĂȘtre dĂ©couragĂ©s par la pression sociale d’aller en compĂ©tition, parce qu’ils trouvent le plaisir en dehors d’elle [21]. Le grand Ă©vĂ©nement de la saison est le Championnat de la Ville, quand les enfants de toute l’aire mĂ©tropolitaine viennent passer deux jours Ă  concourir les uns et les autres dans de multiples Ă©preuves, et le reste du temps demeurent assis sous de grandes tentes Ă  jouer aux cartes, lire, Ă©couter de la musique, et bavarder. Dans un autre monde, les entraĂźneurs sont trĂšs puissants, les parents ne sont aperçus qu’occasionnellement et jamais sur les bords de bassin, les nageurs voyagent sur des milliers de kilomĂštres pour participer Ă  des rencontres, ils nagent six jours par semaine pendant des annĂ©es en continu, et les plus rapides parmi eux sont objets de respect et de louanges. Le grand Ă©vĂ©nement dans la saison peut ĂȘtre le Championnat National, oĂč les athlĂštes passent beaucoup de temps – s’asseyant sous de grandes tentes, jouant aux cartes, lisant, Ă©coutant de la musique et bavardant [22]. 32Chacun de ces mondes enferme une figure de personnage puissant et d’athlĂšte dominant, et occuper une position prĂ©dominante dans un monde ne garantit pas d’en avoir une dans un autre [23]. Aux niveaux les plus modestes, les parents des nageurs ont voix au chapitre ; au plus haut niveau, les entraĂźneurs ; peut-ĂȘtre dans les Ă©quipes de MaĂźtres, qui sont composĂ©es de nageurs de plus de 25 ans, les nageurs eux-mĂȘmes [24]. Chaque monde a des buts distincts aller aux Jeux olympiques, faire un bon temps aux Championnats nationaux, gagner un tournoi local, avoir du bon temps dans les semaines qui viennent. Dans chaque monde, les techniques sont au moins quelque peu diffĂ©rentes comme pour le geste de brasse, discutĂ© plus haut et les familles et les amis ont leur rĂŽle. Sous tous ces rapports, et bien d’autres encore, chaque soit-disant niveau » de la natation compĂ©titive est diffĂ©rent des autres. Les diffĂ©rences ne sont pas de simples Ă©carts quantifiables dans un espace unidimensionnel menant vers les Jeux olympiques. Les objectifs sont variĂ©s, les participants ont des engagements multiples, les techniques se mĂ©langent [25]. 33Cette notion de diffĂ©renciation horizontale du sport – des mondes sĂ©parĂ©s au sein de la natation compĂ©titive, plutĂŽt qu’une hiĂ©rarchie – peut paraĂźtre rĂ©futĂ©e par le fait Ă©vident que monter» jusqu’au niveau olympique est trĂšs difficile, alors que redescendre » est apparemment facile, comme si une force de gravitĂ© s’exerçait. Nous savons tous que l’on ne devient pas champion olympique en un jour. Il faut du temps pour acquĂ©rir toutes ces habiletĂ©s, saisir les techniques, dĂ©velopper l’envie de gagner, changer ses attitudes, se soumettre Ă  la discipline. Le travail physique, ainsi que les ajustements psychologiques et sociaux sont consĂ©quents. Cette difficultĂ© suggĂšre l’idĂ©e d’une relation asymĂ©trique entre ces mondes. 34Moins Ă©vident, cependant, est le fait que revenir au point de dĂ©part » est difficile pratiquement. PremiĂšrement, les techniques, une fois apprises et incorporĂ©es, ne se dĂ©tĂ©riorent pas en un jour. Un assez grand nombre de nageurs, des annĂ©es aprĂšs s’ĂȘtre retirĂ©s de la compĂ©tition, peuvent revenir et, avec quelques mois d’entraĂźnement, faire de bonnes choses. En 1972, une certaine Sandra Nielson, 16 ans, gagnait trois mĂ©dailles d’or aux Jeux de Munich en natation. En 1984, atteignant juste ses 29 ans, elle participait aux Championnats Nationaux de Course de Distance, se qualifiait pour la finale, et nageait plus vite qu’elle ne l’avait fait 12 ans plus tĂŽt – et avec nettement moins d’entraĂźnement [26]. A ce moment-lĂ , elle avait Ă©tĂ© Ă©loignĂ©e de la compĂ©tition pendant 10 ans, ne revenant que quelques mois avant les Nationaux. Nielson avait trĂšs peu perdu de sa capacitĂ©. 35Ensuite, il semble qu’il y a des effets permanents ou persistants de l’entraĂźnement intensif les attitudes de compĂ©titivitĂ© et les stratĂ©gies pour concourir, une fois apprises sont rarement oubliĂ©es [27]. Et, finalement – et c’est peut ĂȘtre le plus significatif –, la pression sociale est forte pour ne pas redescendre » Ă  un niveau infĂ©rieur de la compĂ©tition. Les super champions » ne sont tout simplement pas les bienvenus dans les championnats de petits clubs de province tant qu’ils ont la super forme, et si leur niveau commence Ă  baisser, l’embarras ressenti a plus de chance de mener simplement Ă  l’abandon du sport plutĂŽt qu’à la poursuite. Le cas peut ĂȘtre semblable au vieux professeur qui, plutĂŽt que d’essayer de rivaliser avec de jeunes collĂšgues dans un champ disciplinaire en rapide Ă©volution, commence Ă  remplir son temps avec davantage de travaux de commission ou d’expertises pour des fondations. Une retraite harmonieusement nĂ©gociĂ©e est prĂ©fĂ©rable Ă  un dĂ©clin humiliant. 36Tous ces arguments peut-ĂȘtre provocants pour suggĂ©rer que le monde de la natation consiste rĂ©ellement en plusieurs mondes, et que les nageurs de haut-niveau » sont plutĂŽt diffĂ©rents que meilleurs. MĂȘme cette formulation laisse entendre qu’à un moment donnĂ© le performer excellent pourrait ĂȘtre dominant Ă  un niveau infĂ©rieur dans cet autre monde. Mais, comme le signale Clausewitz, en comparant les commandants en chef de l’armĂ©e de NapolĂ©on avec un simple colonel 37 Certains commandants en chef n’auraient pas fait brillante figure Ă  la tĂȘte d’un rĂ©giment de cavalerie, et vice versa. » [28] 38Certains ne commencent mĂȘme pas Ă  briller avant d’avoir atteint les plus hauts niveaux. Pour notre propos, le vice versa » de Clausewitz dans la citation ci-dessus nous rappelle la sĂ©paration en sous-espaces, et les principaux points Ă©tablis les niveaux » de la natation sont qualitativement distincts la stratification du sport est discrĂšte, et non continue ; et le sport est le plus adĂ©quatement dĂ©crit comme une collection de mondes relativement – Pourquoi le talent » ne mĂšne pas vers l’excellence39Jusqu’ici, j’ai suggĂ©rĂ© qu’il y a des mondes sociaux distincts au sein de la natation compĂ©titive, et qu’un athlĂšte rejoint ces diffĂ©rents mondes en adoptant les normes de comportement des membres de ces mondes. Cet argument implique, primo, que la plupart des gens ne veulent pas en fait appartenir au plus haut rang, et secundo, que le rĂŽle de l’effort est exagĂ©rĂ©. Je suggĂšre que l’excellence athlĂ©tique est largement inaccessible, voire gĂ©nĂ©ralement non recherchĂ©e. De nombreux individus – disons des centaines de milliers, dans ce pays – ont les ressources physiques pour appartenir Ă  l’élite olympique. Bien qu’il y ait un niveau minimum d’entrĂ©e » en termes de caractĂ©ristiques physiques nĂ©cessaires pour les performances olympiques, ce niveau doit ĂȘtre assez faible, et en aucun cas mesurable. 40A ce point de l’exposĂ©, bien des lecteurs vont demander, Mais que faites-vous du talent ? Le Talent » est peut-ĂȘtre l’explication naĂŻve la plus rĂ©pandue de la rĂ©ussite sportive. Les grands sportifs, semblons-nous croire, sont nĂ©s avec un don spĂ©cial, quasiment une chose » en eux, qui manque aux autres, peut-ĂȘtre physique, gĂ©nĂ©tique, psychologique ou physiologique. Certains l’ont, d’autres non. Alors qu’un athlĂšte, nous le savons, doit s’astreindre Ă  de nombreuses annĂ©es d’entraĂźnement et d’attention pour dĂ©velopper et exercer ce talent, celui-ci est tout le temps en lui », attendant seulement une occasion pour ĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ©. Quand les enfants font de bonnes performances, on dit d’eux qu’ils ont » du talent si les performances dĂ©clinent, ils peuvent s’entendre dire qu’ils ont gaspillĂ© leur talent ». Nous croyons que c’est ce talent, conçu comme une substance cachĂ©e sous la rĂ©alitĂ© superficielle de la performance qui, finalement, distingue le meilleur parmi nos athlĂštes. 41Mais, sur un plan conceptuel, la notion de talent Ă©choue comme explication du succĂšs sportif. Elle mystifie l’excellence, rĂ©sumant un ensemble d’actions distinctes sous un seul concept indiffĂ©renciĂ©. Pour comprendre ces actions et l’excellence qu’elles constituent, nous devons en premier lieu dĂ©valuer ce concept de talent, et voir lĂ  oĂč il cloche. Sur trois points, je crois, le talent » est inadĂ©quat. 42* Des facteurs autres que le talent expliquent le succĂšs sportif plus prĂ©cisĂ©ment. Nous pouvons voir, sans grande difficultĂ©, ce que sont ces facteurs en natation la localisation gĂ©ographique, particuliĂšrement vivre en Californie du sud oĂč le soleil brille toute l’annĂ©e et oĂč tout le monde nage ; le revenu plutĂŽt Ă©levĂ© de la famille, qui permet de se rendre aux meetings et de payer les droits d’inscription, sans oublier le simple prix d’entrĂ©e des piscines quand on est jeune ; la stature, le poids et les proportions ; la chance ou le choix d’avoir un bon entraĂźneur, qui peut enseigner les habiletĂ© requises ; l’hĂ©ritage d’un bonne structure musculaire – ĂȘtre Ă  la fois fort et souple aide certainement – ; des parents qui s’intĂ©ressent au sport. Certains nageurs, aussi, ressentent davantage de plaisir physique Ă  nager ; certains ont une meilleure coordination ; d’autres encore ont un pourcentage supĂ©rieur de fibres musculaires rapides. De tels facteurs sont nettement identifiables et leurs effets peuvent ĂȘtre clairement dĂ©montrĂ©s. Les confondre tous, peu ou prou, sous la rubrique talent » obscurcit plutĂŽt qu’éclaire la question des sources de l’excellence athlĂ©tique. 43Il est facile de procĂ©der ainsi, spĂ©cialement quand le seul contact avec les athlĂštes de haut-niveau ne se produit que tous les quatre ans en regardant les Jeux olympiques Ă  la tĂ©lĂ©vision, ou quand on ne les voit que durant des compĂ©titions plutĂŽt que dans leur entraĂźnement quotidien. Imaginons, par exemple, qu’un jour, j’allume la tĂ©lĂ©vision et je vois une figure magnifique en patinage artistique rĂ©alisĂ©e par Scott Hamilton. Ce que je vois est la grĂące, la puissance et l’adresse s’exprimant tout ensemble, apparemment sans effort une unique image mobile, rapide et sure, trĂšs Ă©loignĂ©e de ce que je peux faire moi-mĂȘme. En termes phĂ©nomĂ©nologiques, je saisis la performance d’Hamilton de maniĂšre monothĂ©tique », d’un seul coup d’Ɠil, tout Ă  la fois [29]. Son patinage », pourrais-je dire, en me rĂ©fĂ©rant Ă  ses actions comme Ă  une seule chose, est spectaculaire ». Avec cette rapide stĂ©nographie, j’ai captĂ© je pense d’un coup la richesse des infimes dĂ©tails qu’Hamilton a, pendant des annĂ©es et des annĂ©es, assemblĂ©s si harmonieusement en une performance qu’ils deviennent invisibles pour un Ɠil non entraĂźnĂ© [30]. Il est possible que, en se concentrant, Hamilton puisse sentir les dĂ©tails dans ses mouvements certainement, un grand entraĂźneur peut les percevoir, et repĂ©rer la petite faute ou erreur dans une routine par ailleurs sans dĂ©faut. Mais, pour moi, la performance est un tout. 44AprĂšs coup, mes amis et moi pouvons nous asseoir et parler de l’histoire d’Hamilton comme d’une carriĂšre d’excellence », ou qui montre un incroyable investissement », une motivation fantastique » – de nouveaux comme si son excellence, son investissement, sa motivation existaient en quelque sorte tout-Ă -coup. L’excellence devient quelque chose en lui, qu’il nous rĂ©vĂšle pĂ©riodiquement, qui s’exprime de temps Ă  autre sa vie et ses habitudes sont rĂ©ifiĂ©es. Le talent » est simplement le mot employĂ© pour mettre une Ă©tiquette sur cette rĂ©ification. Mais ce n’est pas une explication du succĂšs. 45* On ne peut pas distinguer le talent de ses effets. On ne peut pas voir que le talent existe avant que ses effets ne deviennent Ă©vidents. La recherche de Kalinowski sur les nageurs olympiques le dĂ©montre clairement [31]. 46 Une des dĂ©couvertes les plus Ă©tonnantes de notre Ă©tude est qu’il faut beaucoup de temps pour identifier le talent en natation. En fait, ce n’est pas avant d’avoir des succĂšs au niveau rĂ©gional, et plus souvent encore au niveau national, qu’un enfant est repĂ©rĂ© comme talentueux » p. 173. Il ne m’ont jamais dit que j’avais du talent avant que je ne fasse de trĂšs bonnes performances et que je fasse les Championnats Senior Ă  seize ans ; c’est Ă  ce moment-lĂ  qu’ils ont commencĂ© Ă  dire que j’avais du talent » p. 174. En dĂ©pit des capacitĂ©s physiques qu’il possĂ©dait de naissance, il a fallu plusieurs annĂ©es Ă  Peter six, selon notre estimation pour apparaĂźtre douĂ©. C’est le schĂ©ma le plus frĂ©quent, sinon gĂ©nĂ©ral, que nous trouvons dans nos donnĂ©es sur les nageurs. La plupart d’entre eux sont caractĂ©risĂ©s comme Ă©tant “naturels” ou “douĂ©s”, une fois qu’ils ont consacrĂ© beaucoup de temps et un dur labeur Ă  la discipline » p. 194. Quelles que soient les qualitĂ©s exceptionnelles qu’on lui a reconnues une fois qu’il a Ă©tĂ© plus ĂągĂ© et plus performant, elles n’étaient pas apparentes alors avant qu’il ait treize ans. » 47Les citations ci-dessus suggĂšrent que le talent est dĂ©couvert assez tard dans la carriĂšre, le sens implicite Ă©tant que, bien que l’aptitude de l’athlĂšte existe en permanence, nous ne la voyons pas jusqu’à un moment tardif. Kalinowski, comme beaucoup d’entre nous, conserve la croyance qu’il doit y avoir une chose dans l’athlĂšte qui prĂ©cĂšde et dĂ©termine ses succĂšs, et qui ne sera dĂ©couverte que plus tard. Mais, ses propres rĂ©sultats, Ă  plusieurs reprises, suggĂšrent une interprĂ©tation diffĂ©rente peut-ĂȘtre qu’il n’y a pas quelque chose comme le talent », il y a seulement la performance formidable elle-mĂȘme. Il constate le succĂšs et immĂ©diatement en infĂšre une cause sous-jacente, une cause pour laquelle il n’y a pas d’autres preuves que le succĂšs lui-mĂȘme. Ici, comme dans d’autres cas, le talent notre appellation pour cette cause ne peut ĂȘtre mesurĂ©, ou perçu, ou ressenti, sous aucune forme autre que le succĂšs qu’il est supposĂ© produire. 48Ce faisant, dans l’analyse de Kalinowski – et la vision profane est trĂšs semblable Ă  celle-ci –, rĂ©side une erreur analytique du premier degrĂ© la variable indĂ©pendante et la variable dĂ©pendante ne peuvent pas ĂȘtre mesurĂ©es sĂ©parĂ©ment [32]. 49* La quantitĂ© » de talent nĂ©cessaire au succĂšs en compĂ©tition paraĂźt Ă©tonnamment faible. A premiĂšre vue, il semble plausible qu’il soit nĂ©cessaire d’avoir un certain niveau d’aptitude naturelle pour rĂ©ussir en sport ou en musique, ou dans l’universitĂ©. Mais, aprĂšs enquĂȘte empirique, il reste trĂšs difficile de prĂ©ciser quel est exactement ce minimum physique. A vrai dire, une bonne part de la mythologie sportive est construite autour de personnages qui, manquant d’aptitudes naturelles, ont connu des succĂšs fabuleux. Tout un genre de littĂ©rature Ă©mouvante est construite sur le thĂšme de la personne dont les capacitĂ©s naturelles ordinaires ont Ă©tĂ© dĂ©truites Wilma Rudolph avait eu la polio dans son enfance, avant de remporter le 100 mĂštres aux Jeux olympiques de 1960. Glen Cunningham avait eu les jambes gravement brĂ»lĂ©es dans un incendie, pour, ensuite, battre le record du monde du mile. De telles histoires donnent du grain Ă  moudre aux Ă©crivains sportifs. 50Non seulement ces histoires sont communes, mais elles sont presque un genre. Bien des champions olympiques, quand on Ă©tudie leur histoire, semblent avoir surmontĂ© une forte adversitĂ© dans leur poursuite du succĂšs. Accidents d’automobile, jambe dans le plĂątre, cheville foulĂ©e, chirurgie de l’épaule sont courants dans de telles histoires. En fait, ils sont frĂ©quents dans la vie en gĂ©nĂ©ral. Bien qu’un minimum nĂ©cessaire de force physique, de capacitĂ© pulmonaire et cardiaque, de densitĂ© nerveuse puisse ĂȘtre requis pour obtenir des rĂ©sultats sportifs une fois encore, je ne nie pas les avantages diffĂ©rentiels, ce minimum semble Ă  la fois difficile Ă  dĂ©finir et nettement faible, au moins dans de multiples cas. Peut-ĂȘtre que le facteur dĂ©cisif n’est pas du tout l’aptitude naturelle, mais la volontĂ© de surmonter les dĂ©savantages, naturels ou non, du genre de ceux auxquels la plupart d’entre nous faisons face, allant des obstacles mineurs quand nous grandissons et quand nous travaillons, jusqu’aux accidents et aux blessures, et aux handicaps physiques majeurs. 51Et, ensuite, si le niveau minimum de talent exigĂ© paraĂźt trop faible au point d’ĂȘtre universellement accessible, peut-ĂȘtre que le simple concept de talent lui-mĂȘme – ne diffĂ©renciant pas les performers entre eux – pourrait ĂȘtre complĂštement abandonnĂ©. Il ne permet pas d’expliquer les diffĂ©rences dans les rĂ©sultats. PlutĂŽt que de parler de talent et d’aptitude, on ferait mieux de regarder ce que les gens font rĂ©ellement pour produire des performances extraordinaires. 52Le concept de talent fait obstacle Ă  une claire comprĂ©hension de l’excellence. En fournissant une explication » immĂ©diate mais fallacieuse au succĂšs athlĂ©tique, il satisfait notre curiositĂ© en passant, tout en ne requĂ©rant ni investigation empirique ni questionnement critique de nos prĂ©suppositions tacites Ă  propos des athlĂštes de haut-niveau. Au mieux, c’est un moyen commode pour admettre que nous ne connaissons pas la rĂ©ponse, une sorte de terme profane pour variance inexpliquĂ©e ». Mais, le projet d’expliquer Ă©choue. Ce que nous appelons talent n’est rien de plus que la rĂ©ification projetĂ©e de choses particuliĂšres dĂ©jĂ  accomplies des mains placĂ©es correctement dans l’eau, des virages exĂ©cutĂ©s brusquement, une tĂȘte relevĂ©e plutĂŽt que prĂšs de la surface de l’eau. A travers la notion de talent, nous transformons des actions particuliĂšres qu’un ĂȘtre humain effectue en un objet possĂ©dĂ©, conservĂ© au secret pour le jour oĂč il sera rĂ©vĂ©lĂ© Ă  la vue de tous. 53Cet axe de rĂ©flexion mĂšne vers un autre point. Dans la mesure oĂč le talent ne peut ĂȘtre vu qu’indirectement Ă  travers les effets qu’il est supposĂ© produire, son existence est une affaire de croyance. Le dogme fondamental du talent » dit que ce que les gens font en ce monde a une cause qui rĂ©side par-devers eux, qu’il y a une sorte de rĂ©alitĂ© en arriĂšre-plan oĂč les choses rĂ©elles se produisent, et que ce que nous, vous et moi, voyons ici dans nos vies par ex. la conquĂȘte d’une mĂ©daille d’or est rĂ©ellement le reflet de la vraie rĂ©alitĂ© cachĂ©e derriĂšre. Ceux qui ne sont pas admis dans la compagnie des Ă©lus – les talentueux – ne peuvent jamais voir comment est rĂ©ellement cet autre monde des succĂšs fabuleux, et ne peuvent jamais partager ces expĂ©riences. Et en acceptant cette foi dans le talent, me semble-t-il, nous abandonnons nos chances de comprendre correctement l’excellence. 54Encore et toujours, nous voulons croire dans le talent. Comme Jean-Paul Sartre le dit ce que les gens veulent, c’est qu’on naisse lĂąche ou hĂ©ros » [33], sachant que cela nous protĂšge en dĂ©valuant les rĂ©alisations qu’on prĂ©tend Ă©lever [34]; nous sĂ©parant sur un mode magique de ces gens qui sont de grands athlĂštes, nous assurant que nous sommes incomparables Ă  eux et dĂ©chargeant ceux d’entre nous qui ne sont pas excellents de la responsabilitĂ© de leur propre condition. Qualifier quelqu’un de divin », note Friedrich Nietzsche, signifie Ici, nous n’entrons pas en compĂ©tition » [35]. Avec la notion mystificatrice de talent » et la pseudo-explication in-analysĂ©e des performances exceptionnelles, nous codifions notre propre rĂ©sistance psychologique profonde devant la simple rĂ©alitĂ© du monde, devant la banalitĂ© accablante de l’excellence [36].III – L’excellence au quotidien55 Les gens ne savent pas Ă  quel point le succĂšs est ordinaire » disait Mary T. Meagher, triple championne olympique Ă  Los Angeles, quand on l’interrogeait sur ce que le public comprenait de son sport. Elle expliquait avoir dĂ©butĂ© sa carriĂšre dans une ligue estivale et travaillĂ© pour atteindre des compĂ©titions de niveau de plus en plus Ă©levĂ© ; aprĂšs avoir appris de nouvelles techniques, intĂ©riorisĂ© de nouvelles habitudes, et relevĂ© de nouveaux dĂ©fis [37]. Ce que Meagher disait – Ă  savoir que le succĂšs est, en un sens, ordinaire – s’applique, je crois, Ă  d’autres espaces comme ceux des affaires, de la politique, ainsi qu’aux professions de tous types, y compris acadĂ©miques. Dans ce qui suit, je vais essayer de dĂ©velopper ce point, en donnant des exemples tirĂ©s de mes recherches sur la natation, mais aussi d’autres espaces afin de montrer la gĂ©nĂ©ralitĂ© de cette conception. 56* L’excellence se construit au quotidien 57Une performance exceptionnelle est en fait le produit de douzaines d’habiletĂ©s et d’activitĂ©s, apprises ou acquises de façon fortuite, et patiemment transformĂ©es en habitudes assemblĂ©es dans un tout intĂ©grĂ©. Il n’y a rien d’extraordinaire ou de surhumain dans chacune de ces actions prises isolĂ©ment, si ce n’est que, rĂ©alisĂ©es correctement, avec rĂ©gularitĂ©, et toutes ensemble, elles produisent l’excellence. Quand une nageuse apprend le virage culbute en nage libre, elle nage plus vite ; grĂące Ă  une position alignĂ©e lors de la poussĂ©e sur le mur avec les bras dans le prolongement du corps, elle gagne encore un peu de temps ; elle peut Ă©galement progresser en changeant l’orientation de ses mains lors des actions sous-marines en Ă©vitant la prĂ©sence de bulles d’air, ou en modifiant ses retours aĂ©riens ; en soulevant des charges pour se muscler correctement ; et en adoptant les meilleures tenues pour la glisse dans l’eau, et ainsi de suite [38]. Chacune de ces tĂąches semble limitĂ©e en elle-mĂȘme, mais chacune d’elle permet Ă  l’athlĂšte de nager un peu plus vite. Une fois qu’il a appris et intĂ©grĂ© ces diffĂ©rents Ă©lĂ©ments et bien d’autres, le nageur peut participer aux Jeux olympiques. Une victoire n’est rien d’autre que la synthĂšse de ces innombrables petites choses – mĂȘme si certaines d’entre elles sont faites involontairement ou par d’autres, ce que l’on appelle souvent la chance ». 58Ainsi les petites choses » comptent vraiment. Nous avons dĂ©jĂ  vu comment une trĂšs petite – en termes quantitatifs – diffĂ©rence peut produire un succĂšs notoire. MĂȘme d’apparents hasards peuvent conduire Ă  des mĂ©dailles d’or. 59 Dans l’épreuve du 100 mĂštres nage libre Ă  Los Angeles, Rowdy Gaines, sachant que le starter de la course avait tendance Ă  donner le dĂ©part rapidement, a anticipĂ© le signal ; bien qu’il n’ait pas volĂ© le dĂ©part, l’observation des vidĂ©os de la course donne l’impression que Gaines savait exactement quand partir, que les autres Ă©taient encore sur les plots quand il s’élança. Mais, le starter ne l’a pas rappelĂ©. Et les protestations d’aprĂšs course des autres concurrents furent ignorĂ©es. Gaines a passĂ© des annĂ©es Ă  observer les starters, et il a parlĂ© avec son entraĂźneur Richard Quick de ce starter en particulier avant la course. » [39] 60Gaines n’était pas notoirement plus rapide que plusieurs des autres nageurs de la course, mais avec cette tactique, il conquit un avantage suffisant pour gagner. Et, dans l’ensemble de ses courses, il cherchait Ă  trouver un avantage de ce type dans le cas prĂ©sent, cela lui a permis de remporter la mĂ©daille d’or. Portant attention Ă  de telles subtilitĂ©s, nous pouvons dire que, non seulement les petites choses sont importantes ; Ă  certains Ă©gards, les petites choses sont les seules choses. 61Peter Drucker, le doyen des consultants amĂ©ricains en management, suggĂšre une idĂ©e similaire quand il Ă©crit, Ă  propos du monde des affaires, que ce sont ces petites choses qui, prises dans leur en
PREMIERLEAGUE - Manchester United s'est réveillé. Les Red Devils étaient survoltés et se sont logiquerment imposés, ce lundi soir face à Liverpool (2-1).
Lindsey Vonn ski alpin, Wolfgang Linger luge, Shelley Rudman skeleton et Eric Alard bobsleigh ont participĂ© Ă  une sĂ©ance de discussion avec les champions » organisĂ©e dans le cadre du programme Apprendre et partager, sur le thĂšme rĂ©aliser ses rĂȘves olympiques ».Lindsey, Shelley, Wolfgang et Eric sont d’abord interrogĂ©s sur l’importance de l’entourage dans la rĂ©ussite du champion et les choix qu’on peut ĂȘtre amenĂ© Ă  faire dans ce domaine. C’est plus facile de ne pas avoir Ă  s’en occuper seul. Je courais avec mon frĂšre et il y avait mes parents. Ils nous ont aidĂ© Ă  choisir les bonnes personnes, les bons entraĂźneurs », explique Wolfgang Linger, qui a remportĂ© deux mĂ©dailles d’or Turin 2006 et Vancouver 2010 en double avec son frĂšre Andreas. Mais les derniers choix, c’était nous qui les faisions. Si quelque chose se passait mal, c’était de notre faute. Donc s’il nous fallait un physiothĂ©rapeute ou un coach mental, ou changer quelqu’un dans notre Ă©quipe, nous faisions notre propre choix. Mais jamais dans l’urgence, toujours en y rĂ©flĂ©chissant ». Discussion avec les champions rĂ©aliser ses rĂȘves olympiques Lindsey Vonn explique que sa famille est toujours restĂ©e au centre de son entourage immĂ©diat. D’abord son pĂšre, qui a Ă©tĂ© le moteur de ses dĂ©buts. On avait fait un plan Ă  cinq ans pour que je dispute les Jeux Olympiques de 2002 Ă  Salt Lake City ». Mais un moment est arrivĂ© oĂč elle s’est brouillĂ©e avec lui. Ils ne se sont plus parlĂ© durant quelques annĂ©es. C’est l’aspect difficile d’avoir vos parents autour de vous. Ils vous soutiennent mais, vous devez aussi prendre vos dĂ©cisions vous-mĂȘme. Nous sommes passĂ©s par des temps difficile, mais maintenant tout va bien. Il arrive un moment oĂč on doit laisser tous les problĂšmes de cĂŽtĂ©, et ĂȘtre une vraie famille ».Shelley Rudman, mĂ©daillĂ©e d’argent Ă  Turin en 2006, insiste elle aussi sur l’importance des parents, qui dans son cas, ont dĂ» faire de gros sacrifices pour l’aider Ă  rĂ©ussir. Je me suis accrochĂ©e et j’ai pu tenter d’atteindre les Jeux Olympiques, et par chance, j’y ai rencontrĂ© le succĂšs. Et lĂ , le soutien financier est arrivĂ©, une belle rĂ©compense pour moi et ma famille ».Equilibre Discussion avec les champions rĂ©aliser ses rĂȘves olympiques Que faire quand on Ă©volue avec une personne nĂ©gative qui risque de dĂ©grader l’ambiance ? Eric Alard, deux fois olympien et entraĂźneur en chef de l’équipe de bob Ă  2 suisse mĂ©daillĂ©e d’argent en 2014 Ă  Sotchi, prend la parole Je pense qu’il faut discuter, pour voir si l’impact nĂ©gatif d’un membre de votre Ă©quipe ne vient pas d’un malentendu au dĂ©part. Et si ça continue, il faut trouver d’autres personnes autour de vous, susceptibles d’apporter une attitude positive. Regardez, ici, depuis quelques jours, vous rencontrez des gens de tous les pays. Vous devez garder l’esprit ouvert, ĂȘtre curieux, et toujours parler avec les autres. LĂ , vous pourrez trouver une Ă©nergie positive qui rejaillira sur vos Ă©quipiers. Il ne faut pas oublier que dans Jeux Olympiques de la Jeunesse, il y a le mot Jeux ! ».Comment se changer les idĂ©es avant les compĂ©titions ? Wolfgang Linger a la rĂ©ponse la lecture. Mais il faut que le livre soit trĂšs bon, afin de plonger son esprit dedans. Ça m’a beaucoup aidĂ© avant les courses ! » Pour Shelley Rudman, ça a d’abord Ă©tĂ© les Ă©tudes, et ensuite le fait de devenir mĂšre. Elle a mĂȘme emmenĂ© ses enfants sur ses lieux de compĂ©tition Ă  travers le monde. On s’est bien amusĂ©s ! ».Arrive une question sur l’équilibre nĂ©cessaire entre sa vie sportive, ses Ă©tudes, sa famille et ses amis. Il ne faut pas penser sport, manger sport, dormir sport car aprĂšs quelques mois, c’est le trop plein, vous ne voudrez plus continuer » dit Eric Alard, Il faut absolument avoir d’autres centres d’intĂ©rĂȘt dans la vie ». Shelley Rudman ajoute Vous ĂȘtes tous Ă  un moment trĂšs important de votre carriĂšre, car vous poursuivez des Ă©tudes en dehors du sport, vous ĂȘtes encore flexibles. Plus tard en compĂ©tition, vous n’aurez plus le temps. Il faut continuer Ă  Ă©tudier, Ă  prĂ©parer votre vie aprĂšs le sport, car si ça n’a pas beaucoup de sens pour vous aujourd’hui, ça va arriver trĂšs vite ».Pression positive Discussion avec les champions rĂ©aliser ses rĂȘves olympiques Faut-il Ă©couter de la musique avant de concourir ? Lindsey Vonn, championne olympique de descente en 2010, seule athlĂšte encore en activitĂ© parmi les champions prĂ©sent dans cette discussion, parle de ce qu’elle vit
 cet hiver mĂȘme Ca dĂ©pend des courses. Je les prends comme elles viennent. Des fois, je suis super nerveuse, trĂšs excitĂ©e. Si j’ai la chance de battre un record ou de faire quelque chose de spĂ©cial, il faut d’abord que je me calme. Des fois c’est moins excitant, lĂ  j’écoute un peu de rap. Il faut juste voir comment on se sent, et se prĂ©parer au mieux pour gĂ©rer votre condition physique et vos Ă©motions ».Une jeune athlĂšte veut savoir quels obstacles ils ont dĂ» surmonter et de quelle façon cela a pu changer leur perspective. Wolfgang Linger rĂ©pond que pour lui, cela a Ă©tĂ© une mauvaise blessure Ă  la jambe. Il raconte comment il a su se remettre, arrĂȘter de broyer du noir pour adopter une attitude positive, et faire tout ce qu’il fallait pour revenir encore plus performant. Shelley Rudman, elle, a dĂ» surmonter son Ă©chec aux Jeux de Vancouver. Devais-je repartir en sachant qu’il faudrait attendre 4 ans de plus ? Je me suis Ă©loignĂ©e du sport. Puis je me suis dit que veux-tu rĂ©ussir ? » La retraite ? Pas encore, il me reste des choses Ă  accomplir. Je me suis fixĂ© des objectifs je peux gagner un titre mondial, je peux remporter la coupe du monde » J’y suis allĂ©e, je me suis entrainĂ©e dur, j’ai pris du plaisir. J’ai rĂ©ussi Shelley remporte la Coupe du monde 2011-2012 et les championnats du monde 2013, et je me suis Ă  nouveau qualifiĂ©e pour les Jeux Ă  Sotchi ». Discussion avec les champions rĂ©aliser ses rĂȘves olympiques Toute l’assistance rit beaucoup quand Eric Alard rĂ©pond Ă  la question de savoir comment gĂ©rer son entourage quand on est loin en compĂ©tition. A mon Ă©poque il n’y avait pas d’internet. Oui c’est vrai, on peut vivre sans internet ! Ça peut vous sembler Ă©trange, mais vous pouvez le faire ! C’était donc un coup de fil par semaine. Aujourd’hui, il y a skype. C’est difficile Ă  gĂ©rer. Essayez d’expliquer Ă  vos amis et Ă  votre famille ce que vous faites, pourquoi vous le faites, et ils comprendront mieux. Surtout, n’oubliez pas quand vous revenez d’ĂȘtre vraiment prĂ©sents avec vos proches ! »Que se dire quand on ressent une grande pression avant une finale ? Vous avez la pression que vous vous mettez vous-mĂȘme, celle des mĂ©dias et celle des entraineurs, elle arrive de partout et vous tombe dessus », dit Wolfgang Linger. Je me disais. C’est le sport, c’est ce que j’aime, c’est ma passion, c’est gĂ©nial. Je fais de mon mieux, et si ça ne marche pas, cela ne va pas changer ma vie. C’est sĂ»r je veux aller sur le podium, ĂȘtre le meilleur, mais ce n’est que du sport, je suis lĂ  parce que j’aime ça, mais ça ne changera rien Ă  ma vraie vie ». Shelley Rudman ajoute la vie continue. Il faut toujours avancer ». Eric Alard conclut Arthur Ashe a dit La clĂ© du succĂšs est la confiance en soi, et la clĂ© de la confiance, c’est la prĂ©paration ». L’essentiel du travail est fait Ă  l’entraĂźnement. Si on s’est bien prĂ©parĂ©, on peut donner le meilleur jusqu’à la ligne d’arrivĂ©e en profitant d’une pression positive ». Unautre classement des mĂ©dailles olympiques. PubliĂ© par sawmix on lundi 1 septembre 2008. LibellĂ©s : Faucon Sportif, Fauconneries. Si les premiĂšres heures du mois de Septembre m'ont fait grillĂ© ma LiveBox (les coups de foudre, soupir), elles m'ont Ă©galement permis de prendre le temps de lire des Marianne encore non lu. Dont un qui donne, dans ses Forums des ZĂ©ros Une question ? Pas de panique, on va vous aider ! Accueil > Forum > Site Web > PHP > RĂ©aliser un classement Liste des forums 8 avril 2010 Ă  192743 Bonjour ! j'aimerai rĂ©aliser un classement Ă  l'aide d'une table mysql voici ma structure de table table classement saison, equipeid, id_rencontre, num_journee, equipe, score c'est pour un classement de tennis de table mais je vais changer ça ici pour faire avec du foot ça va peut etre, ĂȘtre mieux compris D du coup ça me fait des lignes du genre '2010', '1', '1', '1', 'Lyon', 5 '2010', '1', '1', '1', 'Marseille', 5 ici c'est par exemple saison 2010, en Ligue 1 equipeid, l'id de la rencontre est de 1, journĂ©e 1, Lyon 5 - Marseille 5. j'aimerai lister tous les buts de chaque Ă©quipe en faisant une somme, les buts encaissĂ©s, le nombre de victoire ça je compte faire ça en PHP avec les conditions, le nombre de dĂ©faites ainsi que le nombre de buts encaissĂ©s. le tout avec des variables. le problĂšme que je suis confrontĂ© ==> quand je veux par exemple lister le nombre de buts inscrits par une Ă©quipe durant une mĂȘme pĂ©riode je vois pas trop comment faire ... merci beaucoup de votre aide 8 avril 2010 Ă  195549 Hello Citationquand je veux par exemple lister le nombre de buts inscrits par une Ă©quipe durant une mĂȘme pĂ©riode je vois pas trop comment faire ... Il faut que tu rajoutes quelques petites choses dans la close WHERE de ta requĂȘte SQL. Par exemple, quelque chose comme ça je ne suis pas certain de la syntaxe SELECT SUMscore as buts FROM table WHERE equipe="Lyon" AND num_journee BETWEEN 3 AND 5 Devrait renvoyer le nombre de buts marquĂ©s par Lyon entre la 3Ăšme et la 5Ăšme journĂ©e. 8 avril 2010 Ă  201152 oui mais pour faire cela dans toute les Ă©quipes ce n'est pas possible ? car s'il faut que je fasse ça dans toutes les Ă©quipes de mon club !! merci 8 avril 2010 Ă  201429 Il doit y avoir moyen de faire ça avec des GROUPE BY, mais mes connaissances en SQL ne sont malheureusement pas assez solides pour t'en dire plus. Tu pourrais peut-ĂȘtre t'en sortir en relisant la partie concernĂ©e du tuto PHP. 8 avril 2010 Ă  201727 merci Ă  toi si certains ont d'autres idĂ©es n'hĂ©sitez pas Anonyme 8 avril 2010 Ă  203824 Bonsoir, Tu peux mettre une exportation de ta table j'ai une petite idĂ©e mais je voudrais tester avant de marquer n'importe quoi. Si j'ai bien compris ton souhait, totalisĂ© les but et affichage par Ă©quipe avec un classement dĂ©croissant sur les butSELECT sum`score` as total_but, `equipe` FROM `classement` group by `equipe` order by `total_but` DESC 9 avril 2010 Ă  173718 en faite ce que j'aimerai faire => afficher un classement en fonction des points obtenus par Ă©quipe. j'ai rĂ©flĂ©chi et je pense que mettre le nombre de points gagnĂ©s par Ă©quipe dans la BDD serait plus facile. avec ma table score, j'ai une table qui gĂšre les matchs table rencontres/ voici ma table rencontres CREATE TABLE IF NOT EXISTS `rencontres` `rencontre_id` int11 NOT NULL auto_increment, `saison` int11 NOT NULL, `equipeid` int11 NOT NULL, `num_journee` int11 NOT NULL, `type_champ` varchar100 NOT NULL, `domicile` varchar100 NOT NULL, `exterieur` varchar100 NOT NULL, `score_domicile` varchar10 default NULL, `score_exterieur` varchar10 default NULL, PRIMARY KEY `rencontre_id` ENGINE=InnoDB DEFAULT CHARSET=utf8 AUTO_INCREMENT=7 ; - - Contenu de la table `rencontres` - INSERT INTO `rencontres` `rencontre_id`, `saison`, `equipeid`, `num_journee`, `type_champ`, `domicile`, `exterieur`, `score_domicile`, `score_exterieur` VALUES 1, 2010, 1, 20, 'français', 'Rennes', 'Lyon', '3', '0', 2, 2010, 1, 20, 'français', 'Marseille', 'Paris SG', '1', '1', 3, 2010, 1, 21, 'français', 'Paris SG', 'Rennes', '3', '0', 4, 2010, 1, 21, 'français', 'Marseille', 'Lyon', '1', '1', 5, 2010, 1, 22, 'français', 'Rennes', 'Marseille', '2', '2', 6, 2010, 1, 22, 'français', 'Lyon', 'Paris SG', '3', '0'; - Structure de la table `score` - CREATE TABLE IF NOT EXISTS `score` `saison` int11 NOT NULL, `equipeid` int11 NOT NULL, `num_journee` int11 NOT NULL, `equipe` varchar100 NOT NULL, `score` varchar10 default NULL, `points` int11 NOT NULL, PRIMARY KEY `saison`,`equipeid`,`num_journee`,`equipe` ENGINE=InnoDB DEFAULT CHARSET=utf8; - - Contenu de la table `score` - INSERT INTO `score` `saison`, `equipeid`, `num_journee`, `equipe`, `score`, `points` VALUES 2010, 1, 20, 'Lyon', '1', 0, 2010, 1, 20, 'Marseille', '1', 1, 2010, 1, 20, 'Paris SG', '1', 1, 2010, 1, 20, 'Rennes', '2', 3, 2010, 1, 21, 'Lyon', '1', 1, 2010, 1, 21, 'Marseille', '1', 1, 2010, 1, 21, 'Paris SG', '2', 3, 2010, 1, 21, 'Rennes', '0', 0, 2010, 1, 22, 'Lyon', '2', 3, 2010, 1, 22, 'Marseille', '2', 1, 2010, 1, 22, 'Paris SG', '0', 0, 2010, 1, 22, 'Rennes', '2', 1; EDIT => je voudrai faire le classement par Ă©quipe donc je pensais Ă  une boucle mais le problĂšme c'est qu'il ne faudrait pas que je mette un nom d'Ă©quipe dans la requĂȘte car il faudrait que le classement se fasse quelque soit les Ă©quipes. Le classement se composerait de la maniĂšre suivante - nom de l'Ă©quipe - match jouĂ© en faisant un COUNT - victoires en comptant les 3 points - nuls en comptant les 1 point - dĂ©faites en comptant les 0 pt - buts marquĂ©s pour ça je ne sais pas comment m'y prendre - buts encaissĂ©s pour ça je ne sais pas comment faire. merci Anonyme 9 avril 2010 Ă  183618 re, Difficile de rĂ©pondre comme cela directement cela demande tout de mĂȘme un peut de rĂ©flexion car Ă  mon sens en premiĂšre analyse tu es trĂšs mal partie dans la conception des tables beaucoup de chose redondante car pout moi tel que je le vois la en 2mn Une table Ă©quipe avec id, id_equip, nom, nb_journees_jouee et point qui va servir au classement Une table match avec id, id_match, journee, id_equip_local, id_equip_exterieur, but_local, but_exterieur qui va servir Ă  afficher les matchs avec une liaison pour reprendre le nom des Ă©quipes avec la table prĂ©cĂ©dente et qui lors de la mise Ă  jour doit aussi mettre Ă  jour le nombre de point dans la table prĂ©cĂ©dente en fonction du rĂ©sultat et si le nb de journĂ©e est bien infĂ©rieur Ă  la journĂ©e table match, mais dĂ©jĂ  je vois ce pointer le problĂšme comment gĂ©rer les journĂ©e en retard quand une journĂ©e est dĂ©calĂ© bien que j5 est aussi bien infĂ©rieur Ă  8 que 5 si c'est la 5 qui est faite plus tard Donc il faut bien poser le problĂšme sur papier et bien analyser ce que doit faire tout cela.... et d'autre table mais que je n'arrive pas la tout de suite Ă  dĂ©finir sans bien poser le problĂšme. Si quelqu'un a un autre avis avant que je parte complĂštement dans la rĂ©flexion ou que fasse partir "fandusrfc" sur une fausse piste!! 9 avril 2010 Ă  185053 bah si une journĂ©e est dĂ©calĂ©e on laisse le 0-0 par dĂ©faut non ? mais aprĂšs je vois pas comment nommer une Ă©quipe en variable pour faire le classement ça, çà m'Ă©chappe complĂštement. Merci Ă  toi en tout cas Anonyme 9 avril 2010 Ă  185608 re, dans la table classement tu va utiliser le nom de l'Ă©quipe avec un order by sur les point l'id_equip ne servira que de liaison vers les autres tables la rĂ©fĂ©rence en quelque sorte mais comme dit cela mĂ©rite une vrais analyse et pas une rĂ©ponse toute faite en 5mn!! Car la ce qui est important pour que ton script fonctionne bien et de trĂšs bien concevoir les tables aprĂšs le php c'est le dessert!! 9 avril 2010 Ă  190103 oui et pour prendre les buts marquĂ©s et encaissĂ©s ? car c'est le mĂȘme numĂ©ro de match par dĂ©finition juste le nom de l'Ă©quipe qui change. ne t'inquiĂšte pas j'ai dĂ©jĂ  rĂ©flĂ©chi murement Ă  la question ! mais il y a toujours des amĂ©liorations ! merci Anonyme 10 avril 2010 Ă  195912 merci, je vais regarder mais je prĂ©fĂšre faire moi mĂȘme, au moins je sais ce que je fais ! Anonyme 11 avril 2010 Ă  03035 merci il n'y en a pas de gratuit du mĂȘme type qui sont bien ? Anonyme 11 avril 2010 Ă  103834 re, Tu as ici une version gratuite de navicatMysql ==> Navicat Lite par contre je ne sais pas du tout ce qu'il vaut je suis en train de tester un peut la version pleine mysql ==> Navicat for MySQL Exemple en illustration structure des tables seulement deuxCREATE TABLE `equipe` `id` tinyint9 NOT NULL AUTO_INCREMENT, `nom_equipe` varchar50 DEFAULT NULL COMMENT 'Nom de l''equipe', `nb_journees_jouee` int11 DEFAULT NULL, `point` int11 DEFAULT NULL, PRIMARY KEY `id`, UNIQUE KEY `nom_equipe` `nom_equipe` ENGINE=MyISAM AUTO_INCREMENT=6 DEFAULT CHARSET=utf8; - - - Records of equipe - - INSERT INTO `equipe` VALUES '1', 'strasbourg', null, null; INSERT INTO `equipe` VALUES '2', 'lyon', null, null; INSERT INTO `equipe` VALUES '3', 'laval', null, null; INSERT INTO `equipe` VALUES '4', 'auxere', null, null; INSERT INTO `equipe` VALUES '5', 'paris', null, null; - - - Table structure for `resultat_match` - - DROP TABLE IF EXISTS `resultat_match`; CREATE TABLE `resultat_match` `id_match` tinyint11 NOT NULL AUTO_INCREMENT, `journee` int11 DEFAULT NULL, `id_equip_local` int11 DEFAULT NULL, `id_equip_exterieur` int11 DEFAULT NULL, `but_local` int11 DEFAULT NULL, `but_exterieur` int11 DEFAULT NULL, `joue_le` timestamp NOT NULL DEFAULT CURRENT_TIMESTAMP ON UPDATE CURRENT_TIMESTAMP, PRIMARY KEY `id_match` ENGINE=MyISAM AUTO_INCREMENT=6 DEFAULT CHARSET=utf8; - - - Records of resultat_match - - INSERT INTO `resultat_match` VALUES '1', '1', '1', '3', '3', '2', '2010-04-06 235050'; INSERT INTO `resultat_match` VALUES '2', '1', '3', '4', '2', '2', '2010-04-06 235050'; INSERT INTO `resultat_match` VALUES '3', '1', '5', '2', '0', '0', '2010-04-06 235050'; INSERT INTO `resultat_match` VALUES '4', '2', '4', '5', '3', '2', '2010-04-10 235050'; INSERT INTO `resultat_match` VALUES '5', '2', '2', '1', '3', '2', '2010-04-10 235050'; Vue relationnel entre les tables Code php pour la page rĂ©sultat des match Untitled Document '; echo 'JournĂ©e '.$donee['journee'].''; echo 'Le match entre '.$donee['equip_local'].' et '.$donee['equip_exterieur'].''; echo 'Resultat des buts '.$donee['but_local'].'-'.$donee['but_exterieur'].''; } mysql_close$conect; ?> et voila le rĂ©sulta en affichage Alors la c'est un exemple simple qui ne montre peut ĂȘtre pas complĂštement l'intĂ©rĂȘt de la procĂ©dure, mais dĂ©jĂ  on constate que la table "resultat_match" ne comporte que des valeur numĂ©rique donc trĂšs lĂ©gĂšre et c'est la table "equipe" qui contient du texte et en mĂȘme temps pourra ĂȘtre rĂ©utilisĂ© pour faire l'affichage des statistiques de point sur la saison en cour. RĂ©aliser un classement × AprĂšs avoir cliquĂ© sur "RĂ©pondre" vous serez invitĂ© Ă  vous connecter pour que votre message soit publiĂ©. × Attention, ce sujet est trĂšs ancien. Le dĂ©terrer n'est pas forcĂ©ment appropriĂ©. Nous te conseillons de crĂ©er un nouveau sujet pour poser ta question.

Bonjourje bloque sur une question de Pix : Gary rĂ©alise un classement des champions olympiques. ComplĂ©tez le tableau Ă  tĂ©lĂ©charger Ă  l'aide du texte suivant. La kayakiste française Émilie Fer a remportĂ© l'or lors des Jeux Olympiques de Londres en 2012. Elle a devancĂ© l'australienne Jessica Fox qui est repartie avec l'argent.

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Àl'occasion de son sixiĂšme All-Star Game, Pau Gasol est revenu sur sa carriĂšre, illustrĂ©e par deux titres de champion NBA, quatre sĂ©lections dans une All-NBA Team, un trophĂ©e de Rookie de l'annĂ©e mais aussi
L'AmĂ©ricain Justin Thomas vainqueur du Tournoi des Champions, Ă  Kapalua Ă  HawaĂŻ, le 5 janvier 2020 / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP AprĂšs un final Ă  trois "hitchcockien" avec Patrick Reed et Xander Schauffele, l'AmĂ©ricain Justin Thomas a remportĂ© au 3e trou de play-off le Tournoi des Champions PGA, lors du 4e et dernier tour dimanche soir Ă  vainqueur en 2017 du PGA Championship, aurait pu rĂ©gler la question sans avoir recours Ă  cette prolongation, sur le parcours de Plantation Ă  Kapalua. Mais deux bogey aux 16e et 18e trous ont permis Ă  ses compatriotes Patrick Reed et Xander Schauffele de recoller, accusant chacun un total de premier trou de play-off c'est Schauffele, leader la veille, qui a craquĂ©, rĂ©ussissant le par lĂ  oĂč ses deux rivaux ont fait mieux avec un birdie chacun. Il a ainsi manquĂ© de peu de rĂ©aliser le doublĂ©, aprĂšs sa victoire de l'an au 3e trou de play-off que Justin Thomas, 26 ans, a finalement eu le dernier mot face Ă  Reed en rĂ©ussissant un autre birdie, pour s'adjuger son 12e tournoi sur le circuit professionnel nord-amĂ©ricain. Le Tournoi des Champions rĂ©unit les vainqueurs de tournois de la saison passĂ©e et donne officieusement le coup d'envoi de la nouvelle final aprĂšs le 4e tour par 73 1. Justin Thomas USA -14 67-73-69-69 3e trou de play-off 2. Patrick Reed USA -14 72-66-74-66 3. Xander Schauffele USA -14 69-68-71-70 4. Patrick Cantlay USA -11 69-71-73-68 5. Rickie Fowler USA -10 68-71-74-69 . Joaquin Niemann CHI -10 66-72-74-70 7. Dustin Johnson USA -9 72-71-71-69 . Collin Morikawa USA -9 71-71-70-71 . Gary Woodland USA -9 73-69-69-7210. Jon Rahm ESP -8 69-73-70-72... 8x9WnX.
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