AprĂšsles attentats qui ont visĂ© la RĂ©publique au cƓur, Najat Vallaud-Belkacem a prĂ©sentĂ© onze mesures symboles de la grande mobilisation de l'École pour les valeurs de la RĂ©publique, ce jeudi 22 janvier 2015. LaĂŻcitĂ© et transmission des valeurs rĂ©publicaines, citoyennetĂ© et culture de l'engagement, lutte contre les inĂ©galitĂ©s et mixitĂ© sociale,
La lutte contre la corruption doit ĂȘtre Ă©rigĂ©e en prioritĂ©, car il s’agit du plus grand obstacle au dĂ©veloppement Ă©conomique et social et Ă  l’épanouissement de la jeunesse, a affirmĂ© le roi Mohammed VI, soulignant que cette lutte nĂ©cessite un engagement politique sincĂšre, une action publique soutenue et une forte implication civique. Dans un message adressĂ© au 31Ăšme sommet de l’Union Africaine UA, qui se tient dimanche et lundi dans la capitale mauritanienne sous le thĂšme vaincre la corruption une voie durable pour la transformation de l’Afrique », le Souverain a relevĂ© que ce flĂ©au n’est pas une fatalitĂ© africaine, ne reprĂ©sente pas l’apanage du continent et qu’il constitue un phĂ©nomĂšne mondial qui sĂ©vit dans les pays du Nord, comme dans ceux du Sud, et il risque de mettre Ă  mal la rĂ©alisation des Objectifs du DĂ©veloppement Durable ODD, dĂ©cidĂ©s Ă  l’échelle internationale ». La lutte contre ce flĂ©au requiert une mise en synergie de toutes les expĂ©riences et des expertises, dans le cadre d’une vision commune que partagent tous les partenaires, a poursuivi le roi, notant que cette lutte ne peut en aucun cas devenir une nouvelle forme de domination et de pression » et que le bien de nos peuples passe par la prĂ©vention et la responsabilisation de tous les acteurs de nos sociĂ©tĂ©s ». Evoquant l’action du Royaume en matiĂšre de lutte contre la Corruption, le Souverain a fait observer que le Maroc avait pris conscience des effets dĂ©vastateurs de la corruption et dĂ©cidĂ© de ne mĂ©nager aucun effort pour en venir Ă  bout. Ayant ratifiĂ©, en 2007, la Convention des Nations Unies contre la corruption, le Royaume du Maroc a dĂ©veloppĂ© son arsenal institutionnel et juridique. Ainsi, nous nous sommes mis en conformitĂ© avec les standards internationaux », a rappelĂ© le roi, ajoutant que pour canaliser et ordonner ces efforts, le Royaume du Maroc s’est dotĂ©, en 2015, d’une StratĂ©gie Nationale de Lutte contre la Corruption, et a créé la Commission Nationale anti-corruption, chargĂ©e d’assurer la mise en Ɠuvre de cette stratĂ©gie ». Cette stratĂ©gie vise, selon le Souverain, Ă  inverser, Ă  l’horizon 2025, la tendance de maniĂšre visible et irrĂ©versible, Ă  renforcer la confiance des citoyens, et Ă  amĂ©liorer l’intĂ©gritĂ© et le climat des affaires, tout en renforçant le positionnement du Royaume Ă  l’international. Devenue institution constitutionnelle, l’Instance Nationale de la ProbitĂ©, de la PrĂ©vention et la Lutte contre la Corruption, a rĂ©cemment vu ses prĂ©rogatives Ă©largies et sa mission de veille renforcĂ©e », a prĂ©cisĂ© le roi qui a assurĂ© que cette instance renforcera, conformĂ©ment Ă  la nouvelle lĂ©gislation, l’action pluridimensionnelle menĂ©e concomitamment par le gouvernement et le pouvoir judiciaire, en ce domaine. Le Souverain a, Ă  cette occasion, soulignĂ© que la corruption est un mal endĂ©mique qui ronge les sociĂ©tĂ©s, mine les efforts qui conduisent vers l’émergence, et grĂšve le pouvoir d’achat des citoyens, et notamment des plus pauvres, notant que dans certains secteurs d’activitĂ©, elle reprĂ©sente 10 pc du coĂ»t de production». La corruption pervertit les rĂšgles de la dĂ©mocratie et sape l’Etat de Droit ; elle dĂ©grade la qualitĂ© de vie et favorise la criminalitĂ© organisĂ©e, l’insĂ©curitĂ© et le terrorisme », a dit le roi, faisant remarquer que dans le combat sans relĂąche contre ce flĂ©au, certains pays de notre continent, et ils sont nombreux, obtiennent de meilleurs rĂ©sultats que d’autres, parfois plus dĂ©veloppĂ©s. Ces modĂšles nous engagent tous Ă  suivre la mĂȘme voie». Les rĂ©formes institutionnelles entreprises au sein de l’Union Africaine contribueront Ă©galement Ă  faire Ă©merger une culture de lutte contre ce flĂ©au, a estimĂ© le Souverain, se disant convaincu que le PrĂ©sident de la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale du NigĂ©ria, Muhammadu Buhari, dĂ©signĂ© champion africain de lutte contre la corruption » Ă  l’occasion du 30e sommet de l’UA, marquera de son sceau cette nouvelle Ă©tape. Je connais sa dĂ©termination, sa capacitĂ© Ă  convaincre et Ă  fĂ©dĂ©rer pour crĂ©er l’élan nĂ©cessaire, pour traquer toutes les formes et les pratiques de corruption Ă  tous les niveaux », a conclu le roi. Le texte du discours royal a Ă©tĂ© lu par le ministre des Affaires Ă©trangĂšres et de la CoopĂ©ration internationale, Nasser Bourita. Rejoignez et recevez nos newsletters

Plande prĂ©vention du harcĂšlement; PrĂ©vention et lutte contre le harcĂšlement Ă  l’École; Prix "Non au harcĂšlement" 2018-2019; Un exemple de projet de lutte contre les discriminations; Droit, mĂ©diation, remĂ©diation. Bulletin officiel spĂ©cial n°6 du 25 aoĂ»t 2011. La discipline dans les Ă©tablissements du second degrĂ©.

PubliĂ© par Yannick Derrien le 08 dĂ©cembre 2017 Ă  00h00 ModifiĂ© le 08 dĂ©cembre 2017 Ă  07h31 Le procureur de Saint-Brieuc et son substitut, entourĂ©s des reprĂ©sentants d'associations et de la gendarmerie, signataires de la convention. Le Groupement de gendarmerie des CĂŽtes-d'Armor fait Ă©tat d'au moins une intervention quotidienne liĂ©e Ă  des violences conjugales. En la matiĂšre, la rĂ©ponse pĂ©nale existe mais n'est pas suffisante », estime Bertrand Leclerc, procureur de Saint-Brieuc. Des mesures alternatives permettent donc Ă  la Justice d'affiner son action. C'est le cas du stage de responsabilisation pour la prĂ©vention et la lutte contre les violences au sein du couple, dont la convention a Ă©tĂ© signĂ©e mardi, au tribunal de grande instance de Saint-Brieuc, pour le dĂ©partement des CĂŽtes-d'Armor. Rappeler des fondamentaux » Ce stage payant 250 € de deux jours accueille au maximum dix stagiaires. Des dĂ©linquants primaires, qui ne sont pas en Ă©tat de rĂ©cidive et qui n'ont jamais Ă©tĂ© condamnĂ©s pour violences. La mesure peut accompagner une peine ou ĂȘtre prise en amont par le parquet, dans le cadre d'une composition pĂ©nale. Il s'agit de situations oĂč les personnes sont encore en couple, prĂ©cise le procureur. On est lĂ  pour leur rappeler quelques fondamentaux de la vie conjugale et leur faire prendre conscience du vĂ©cu de la victime ». L'Association dĂ©partementale d'alternatives judiciaires Adaj Ă©value la capacitĂ© des personnes Ă  ne pas mettre en pĂ©ril le stage, par un comportement violent, par exemple. L'alcool prĂ©sent dans la majoritĂ© des cas L'Adaj intervient tout au long de la mesure, signale tout incident au parquet et sollicite l'intervention des diffĂ©rents partenaires. Pour le Centre d'information sur les droits des femmes et des familles CIDFF, il s'agit d'une premiĂšre. Nos juristes ont renseignĂ© plus de 300 femmes victimes en 2016 dans le dĂ©partement. Au cours du stage, nous interviendrons sur la dĂ©finition et la place de la victime et les rĂ©percussions des violences sur sa vie et celle des familles », indique Nadine Baron, directrice. Une premiĂšre Ă©galement pour Le GuĂ© mĂ©diation familiale. On va travailler sur la communication Ă  mettre en place dans le couple ». Le centre de postcure L'ArrivĂ©e intervient, lui, sur les addictions. Jean-François Aubert, officier au Groupement de gendarmerie des CĂŽtes-d'Armor, relate, en effet, que, dans la majoritĂ© des interventions, les violences conjugales sont liĂ©es Ă  l'alcool. Le parquet a commencĂ© Ă  orienter des dossiers. Le premier stage est prĂ©vu les 7 et 8 fĂ©vrier 2018, dans les locaux de l'Adaj, au 30 rue Brizeux, Ă  Saint-Brieuc. Laloi prĂ©voyait Ă©galement de responsabiliser les auteurs de violences au moyen de stages, pour prĂ©venir la rĂ©cidive, et de former l’ensemble des professionnel.le.s impliquĂ©.e.s dans les violences, la Mission interministĂ©rielle pour la protection des femmes contre les violences et la traite des ĂȘtres humains (MIPROF, cf. infra) devant dĂ©finir le cahier des charges d’un plan de Marie BOURRET RĂ©sumĂ© Sensibiliser et Ă©duquer les enfants afin d’utiliser les bons gestes sont des facteurs Ă  considĂ©rer pour mettre en place un dispositif de lutte contre le gaspillage alimentaire au sein des cantines scolaires. Les diffĂ©rentes actions de lutte et leurs rĂ©sultats permettent de comprendre le rĂŽle jouĂ© par les collectivitĂ©s, en particulier par la commune de Villenave d’Ornon qui connaĂźt une baisse du gaspillage alimentaire au sein de l’une de ses Ă©coles Ă©lĂ©mentaires, l’école Jean-JaurĂšs. Introduction Le monde subit aujourd’hui une crise Ă©cologique sans prĂ©cĂ©dent. Les politiques liĂ©es Ă  la transition Ă©cologique, Ă©nergĂ©tique et solidaire tentent de rĂ©pondre Ă  ces enjeux afin de mettre en place des actions efficaces. La loi relative Ă  la lutte contre le gaspillage alimentaire, promulguĂ©e le 11 fĂ©vrier 2016, complĂšte les dispositions de la loi n° 2015-992 du 17 aoĂ»t 2015 relative Ă  la transition Ă©nergĂ©tique pour la croissance verte relative au gaspillage alimentaire. Elle prĂ©voit des mesures de prĂ©vention, d’information auprĂšs de l’Etat, des collectivitĂ©s territoriales et des Ă©tablissements publics. La question de la gouvernance alimentaire est un sujet sensible au sein des collectivitĂ©s territoriales, notamment dans les cantines scolaires. Par le contact direct qu’elles entretiennent avec les citoyens, elles ont un rĂŽle central Ă  jouer pour rĂ©pondre aux enjeux sociaux sĂ©curitĂ© alimentaire et environnementaux exploitation des ressources naturelles auxquels vont ĂȘtre confrontĂ©s les territoires. De nombreux facteurs sont Ă  l’origine du gaspillage alimentaire qu’ils soient comportementales, techniques ou Ă©conomiques. Ce sujet a Ă©tĂ© abordĂ© dans le cadre de mon stage au sein du PĂŽle DĂ©veloppement Durable de la Mairie de Villenave d’Ornon. Ma mission principale Ă©tait de mettre en place un dispositif de lutte contre le gaspillage alimentaire dans la cantine scolaire de l’école Ă©lĂ©mentaire Jean-JaurĂšs. Cet article vise Ă  comprendre les facteurs du gaspillage alimentaire ainsi que les acteurs concernĂ©s et les outils mis en place. 1/ Un gaspillage alimentaire multifactoriel et multi-acteurs Le gaspillage alimentaire est responsable de dix millions de tonnes de nourriture en France MinistĂšre de la transition Ă©cologique et solidaire, 2018. En effet, le gaspillage alimentaire en restauration scolaire reprĂ©sente prĂšs de 70g par personne et par repas MinistĂšre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forĂȘt. Les raisons du gaspillage alimentaire dans les cantines scolaires proviennent de diffĂ©rents facteurs. On a tout d’abord les facteurs comportementaux qui dĂ©terminent le rapport de l’individu aux aliments et Ă  ses goĂ»ts, ensuite les facteurs Ă©conomiques, dans les cantines scolaires la qualitĂ© des produits est souvent discutĂ©e, la tarification des repas aux familles a une influence forte sur le choix de la qualitĂ© des aliments utilisĂ©s. En effet, pour que tous les Ă©lĂšves inscrits dans un Ă©tablissement puissent avoir accĂšs Ă  un service de restauration le midi, les prix doivent ĂȘtre raisonnables au dĂ©triment parfois de la variĂ©tĂ© des aliments, ainsi que de leurs qualitĂ©s. Par exemple, l’apport de produits biologiques au sein des cantines scolaires est encore faible en lien avec leurs prix beaucoup plus Ă©levĂ©s que les autres produits. Il y a aussi des facteurs culturels religions, habitudes de vie et Ă©ducation, mais aussi techniques liĂ©es Ă  la conservation des aliments pendant leurs transports de la cuisine central Ă  l’établissement scolaire mais aussi sur place, leur durĂ©e de consommation et la rĂ©alitĂ© saisonniĂšre des produits. Tous ces facteurs favorisent le gaspillage alimentaire au sein des Ă©tablissements scolaires, les diffĂ©rents acteurs qui interviennent tout au long du processus, de la cuisine centrale Ă  l’assiette, ont une capacitĂ© d’action Ă  leurs Ă©chelles pour rĂ©duire le gaspillage. Les cuisines centrales, premiers acteurs de la chaĂźne ont une responsabilitĂ©, que ce soit pour la qualitĂ© des produits prĂ©parĂ©s, mais aussi pour la quantitĂ© livrĂ©e aux cantines scolaires. Puis, chaque intervenant dans les Ă©tablissements scolaires, que ce soient les professeurs, les parents d’élĂšves, mais aussi le personnel de restauration et les Ă©ducateurs, ont la possibilitĂ© d’agir en trouvant des solutions efficaces. Ainsi, la rĂ©duction du gaspillage alimentaire peut ĂȘtre encouragĂ©e par la connaissance des facteurs qui le favorise afin de mettre en place des actions concrĂštes. Les collectivitĂ©s territoriales ont donc un rĂŽle Ă  jouer dans la mise Ă  disposition d’outils pĂ©dagogiques, dans la responsabilisation de chaque acteur, afin que la lutte contre le gaspillage alimentaire dans les cantines scolaires devienne l’affaire de tous. 2 / Des outils pĂ©dagogiques Ă  disposition Le projet est menĂ© par Bordeaux MĂ©tropole dans le cadre de son programme local de prĂ©vention des dĂ©chets. A travers des conseils, outils et mĂ©thodes auprĂšs du service de restauration de l’école et des enfants, l’objectif est de diminuer le gaspillage dans la cantine mais aussi de sensibiliser les acteurs prĂ©sents. AprĂšs avoir Ă©tabli un diagnostic comportemental auprĂšs du personnel de cuisine et des convives par les agents de Bordeaux MĂ©tropole, diffĂ©rents outils pĂ©dagogiques ont Ă©tĂ© mis Ă  disposition de l’école pendant une semaine. Pour plus de visibilitĂ© auprĂšs des enfants, une campagne de communication a Ă©tĂ© mise en place, la semaine a Ă©tĂ© nommĂ© semaine de lutte anti-gaspillage ». Des affiches de sensibilisation ont Ă©tĂ© exposĂ©es dans le self, mais aussi dans l’école. Cette campagne visait Ă  informer les Ă©lĂšves sur les diffĂ©rentes actions qui allaient se dĂ©rouler pendant les pauses repas. En partenariat avec Bordeaux MĂ©tropole en charge de la compĂ©tence gestion des dĂ©chets, les agents de plusieurs services de la Mairie et les agents de restauration ont Ă©tĂ© sollicitĂ©es. Tout d’abord, auprĂšs du personnel, l’objectif Ă©tait de peser chaque composante du plateau des enfants tous les midis pendant une semaine, mais Ă©galement les restes de denrĂ©es alimentaires restĂ©s dans les frigos du self et non consommĂ©s aprĂšs service afin d’évaluer les quantitĂ©s gaspillĂ©es. Pour visualiser les quantitĂ©s gaspillĂ©es et alerter les Ă©lĂšves , les pains non consommĂ©s ont Ă©tĂ© jetĂ©s dans une tour transparente et exposĂ© dans le self. Les mesures prises Ă  l’issue de la premiĂšre pesĂ©e pourront ĂȘtre comparĂ©es avec les futures donnĂ©es que les agents rĂ©colteront lors d’une seconde pesĂ©e afin de vĂ©rifier l’impact du dispositif de lutte contre le gaspillage alimentaire Ă  la cantine. AuprĂšs des enfants, cela se concrĂ©tise Ă©galement par la mise en place d’un questionnaire visant Ă  connaitre leurs sentiments vis-Ă -vis de leurs repas Ă  travers les goĂ»ts , saveurs des aliments proposĂ©s au menu chaque jour. Le questionnaire ci-dessous, a pour objectif de sensibiliser les convives aux goĂ»ts, ainsi que le processus de production des aliments qu’ils trouvent dans leurs assiettes, mais Ă©galement au DĂ©veloppement durable Ă  travers les moyens de rĂ©duction du gaspillage alimentaire. Cet outil, a permis d’évaluer a posteriori les points Ă  amĂ©liorer concernant les recettes de certains plats auprĂšs des cuisines centrales trop salĂ©, trop sucrĂ©, pas assez de goĂ»t mais aussi a permis aux Ă©lĂšves d’ĂȘtre plus alerte sur ce qu’il y a dans leurs assiettes et comment rĂ©duire le gaspillage. Figure 1 Questionnaire GoĂ»t/ enfants Source Bordeaux MĂ©tropole 2019 Les partenaires du projet ont Ă©tĂ© conviĂ©s Ă  une rĂ©union de bilan afin d’établir un dialogue Ă  partir des rĂ©sultats obtenus. Les actions immĂ©diates mises en place dans l’école sensibilisation des Ă©quipes, rĂ©utilisation de denrĂ©es, mise en place du systĂšme grandes faims, petites faims » auprĂšs des Ă©lĂšves mais aussi auprĂšs de la cuisine centrale rĂ©duction des quantitĂ©s livrĂ©es a favorisĂ© la baisse du gaspillage dans le service de restauration de l’école Jean JaurĂšs. Ainsi, Bordeaux MĂ©tropole souhaite diffuser ses outils et sa mĂ©thode auprĂšs d’autres Ă©cole Ă©lĂ©mentaire de la mĂ©tropole. Conclusion Les actions de sensibilisation menĂ©es par les agents de la MĂ©tropole et la municipalitĂ© de Villenave d’Ornon auprĂšs du personnel de restauration et des encadrants, ont rĂ©duit de 4 % le gaspillage alimentaire dans l’école. Une baisse supplĂ©mentaire des quantitĂ©s produites de 10 % sur les entrĂ©es et l’accompagnement a pu ĂȘtre rĂ©alisĂ©e entre la premiĂšre pesĂ©e et la seconde pesĂ©e. Ainsi, ces actions doivent ĂȘtre poursuivies pour continuer la lutte contre le gaspillage alimentaire dans l’école. A travers cet exemple, nous avons pu constater que la mobilisation des acteurs concernĂ©s ainsi que la combinaison de diffĂ©rentes actions Ă  court et long terme ont permis de diminuer les quantitĂ©s de nourriture gaspillĂ©es et les rĂ©sultats sont encourageants pour les annĂ©es Ă  venir. Responsabiliser les acteurs concernĂ©s en leur donnant les outils et moyens pour la rĂ©duction du gaspillage alimentaire, valoriser leurs savoir-faire et leurs expĂ©riences, permet d’instaurer une dynamique positive et d’effectuer un changement en profondeur des comportements et des modes de consommations. Bibliographie ADEME / CONSEIL GENERAL GIRONDE / Cahiers de prĂ©conisations pour la rĂ©duction du gaspillage alimentaire en restauration collective [En ligne] / mai 2012, 95p URL consultĂ© le 20 novembre 2019 DRAAF Auvergne / Evaluation du gaspillage alimentaire en restauration collective crĂ©ation d’un guide mĂ©thodologique. [En ligne] / mars 2013, 11p. URL consultĂ© le 10 novembre 2019 FNE / ADEME / Dossier thĂ©matique Gaspillage alimentaire Pourquoi et comment agir [En ligne] / PĂŽle industrie Produits Service, rĂ©seau dĂ©chets, mars 2010, consultĂ© le 3 Aout 2019 Loi n°2016-138 du 11 fĂ©vrier 2016 relative Ă  la lutte contre le gaspillage alimentaire URL consultĂ© le 10 novembre 2019 Loi n° 2015-992 du 17 aoĂ»t 2015 relative Ă  la transition Ă©nergĂ©tique pour la croissance verte relatives au gaspillage alimentaire. URL MINISTERE DE L’AGRICULTURE / Rapport final Pertes et gaspillage alimentaire, marges de manƓuvre et verrous au stade de la remise directe au consommateur distribution et restauration et en restauration collective » [En ligne] / novembre 2011, 35p. URL consultĂ© le 10 novembre 2019 ROCLE Ronan, Le GIEC, une institution d’expertise scientifique au service du politique », Regards croisĂ©s sur l’économie, 2009/2 n° 6, p. 56-58. DOI URL consultĂ© le 28 mai 2019 LaprĂ©vention et la prise en charge du dĂ©crochage Dispositifs de prĂ©vention et de prise en charge interne et externe Ă  l’Éducation nationale 15h TD UE 17. Les processus d’orientation et d’affectation Analyse des textes rĂ©glementaires, analyse des flux et indicateurs, conseil technique auprĂšs du chef d’établissement, mises en situation. Le lien formation-emploi 21h TD UE 18
Dans l’article d’aujourd’hui, je souhaitais aborder un peu de procĂ©dure pĂ©nale, pour dĂ©velopper ce que j’effleurais seulement dans un article prĂ©cĂ©dent, et qui me semble important d’approfondir pour les non-connaisseurs du droit pĂ©nal et surtout, du droit des peines. Cet Ă©crit a donc pour vocation de s’adresser aux novices » en la matiĂšre. Souvenez-vous, je vous mettais dans mon article La comparution sur reconnaissance prĂ©alable de culpabilitĂ© CRPC le plaider coupable Ă  la française » Ă  retrouver ici un AstĂ©rix ainsi que la note suivante *Et oui, une peine de prison ferme est amĂ©nageable, de sorte qu’il s’agit tout de mĂȘme de prison dite ferme, mais la peine n’est pas exĂ©cutĂ©e stricto sensu en prison. Ainsi, est de la prison ferme amĂ©nagĂ©e le port d’un bracelet Ă©lectronique, des travaux d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, des jours-amende trĂšs diffĂ©rent d’une amende classique, un placement en extĂ©rieur, une semi-libertĂ©, ou encore, plus tard, une libĂ©ration conditionnelle. DĂšs lors, soit le prĂ©venu se voit opposer ce que l’on appelle un mandat de dĂ©pĂŽt = le prĂ©venu est immĂ©diatement incarcĂ©rĂ© et il ne pourra amĂ©nager sa peine que bien plus tard, aprĂšs une pĂ©riode en prison, soit il n’est pas immĂ©diatement incarcĂ©rĂ©, et sa peine sera quasi-systĂ©matiquement amĂ©nagĂ©e de sorte qu’il n’ira pas en prison, ou du moins, pourra sortir pour travailler. Attention, l’amĂ©nagement n’est possible que sous certaines conditions, et sera exclu pour une peine de prison ferme de plus d’un an loi du 24 mars 2020. » J’ai fait preuve d’une imprĂ©cision d’ailleurs dans cet article, puisqu’il ne s’agit pas de la loi du 24 mars 2020, mais du dĂ©cret du 04 mars 2020 pris en application de la loi du 23 mars 2019 et entrant en vigueur au 24 mars 2020. Ce dĂ©cret est venu prĂ©ciser et rĂ©former l’amĂ©nagement des peines ainsi que les peines correctionnelles en elles-mĂȘmes. Vous l’aurez donc compris, une peine peut ĂȘtre assortie d’un sursis, d’un sursis probatoire, ou ĂȘtre ferme. Dans ce dernier cas, elle sera amĂ©nagĂ©e, ou non, ce qui signifie que le condamnĂ© n’ira pas forcĂ©ment effectuer sa peine en milieu carcĂ©ral, dans une cellule, et ce, MEME SI SA PEINE EST FERME. M Les grandes lignes Tout d’abord, il convient de rappeler que la rĂ©forme entrĂ©e en vigueur le 24 mars 2020 est venue supprimer les peines d’emprisonnement fermes d’une durĂ©e infĂ©rieure ou Ă©gale Ă  un mois. En effet, les emprisonnements courts sont inutiles, sans intĂ©rĂȘt, avec risque de rĂ©cidive au surplus. Il est beaucoup plus constructif de prononcer une peine d’un mois assortie d’un sursis simple ou d’un sursis probatoire. Petites prĂ©cisions un sursis simple suspend l’exĂ©cution d’une peine d’emprisonnement ou mĂȘme d’amende, pendant un temps. Le condamnĂ© a l’obligation de ne pas commettre de nouvelles infractions dans le dĂ©lai de cinq ans, au risque de voir sa peine de sursis tomber » et se transformer en peine ferme. Une fois le dĂ©lai de cinq ans Ă©coulĂ© et si le condamnĂ© n’a commis aucune nouvelle infraction, sa peine sera rĂ©putĂ©e non avenue Articles 132-29 et suivants du Code pĂ©nal. Le sursis probatoire quant Ă  lui, implique que le condamnĂ© respecte des obligations durant son dĂ©lai de probation. En cas de non-respect de ses obligations, ou de commission d’une nouvelle infraction durant le dĂ©lai probatoire, sa peine de sursis pourra ĂȘtre transformĂ©e » en peine de prison ferme Articles 132-40 et suivants du Code pĂ©nal. On dit que son sursis est rĂ©voquĂ© ». Pour exemple, il peut s’agir d’une obligation de soins, ou encore d’une obligation de travaux d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, ou bien d’une interdiction d’entrer en contact avec une personne, et la liste est trĂšs longue ! Revenons maintenant au cƓur du sujet. La rĂ©forme de 2020 est venue fixer des nouveaux seuils d’amĂ©nagement de peine. Ainsi, pour les peines d’emprisonnement d’1 Ă  6 mois fermes, l’amĂ©nagement de peine est de plein droit. Il est dit dans le texte que les juridictions de jugement amĂ©nageront directement cette peine, mais en pratique, en tout cas Ă  Pontoise, les condamnĂ©s sont renvoyĂ©s devant le Juge d’application des peines dans les quelques semaines suivant le jugement afin que leur peine soit amĂ©nagĂ©e. Pour les peines d’emprisonnement de 6 mois Ă  1 an fermes, l’amĂ©nagement est facultatif. Encore une fois, cela sera Ă  voir devant le Juge d’application des peines. Pour les peines d’emprisonnement au-delĂ  d’un an, elles ne sont plus amĂ©nageables. Ce qui veut dire que les personnes condamnĂ©es Ă  plus de 12 mois d’emprisonnement iront forcĂ©ment exĂ©cuter leur peine en prison. Le seuil Ă©tait avant de 24 mois, il a donc Ă©tĂ© rabaissĂ© de moitiĂ©. Attention, un mandat de dĂ©pĂŽt peut ĂȘtre prononcĂ© Ă  l’encontre du condamnĂ©. Le mandat de dĂ©pĂŽt est dĂ©fini Ă  l’article 122 alinĂ©a 8 du Code de procĂ©dure pĂ©nale Le mandat de dĂ©pĂŽt peut ĂȘtre dĂ©cernĂ© Ă  l’encontre d’une personne mise en examen et ayant fait l’objet d’une ordonnance de placement en dĂ©tention provisoire. Il est l’ordre donnĂ© au chef de l’établissement pĂ©nitentiaire de recevoir et de dĂ©tenir la personne Ă  l’encontre de laquelle il est dĂ©cernĂ©. Ce mandat permet Ă©galement de rechercher ou de transfĂ©rer la personne lorsqu’il lui a Ă©tĂ© prĂ©cĂ©demment notifiĂ©. » ConcrĂštement, lorsqu’un mandat de dĂ©pĂŽt est prononcĂ© Ă  l’audience, la personne condamnĂ©e est directement et immĂ©diatement incarcĂ©rĂ©e. Ainsi, elle ne pourra bĂ©nĂ©ficier d’amĂ©nagement ab initio, et ce, mĂȘme si sa peine est infĂ©rieure Ă  un an. Attention toutefois, celui-ci doit ĂȘtre spĂ©cialement motivĂ©e lorsqu’il concerne une peine infĂ©rieure Ă  6 mois fermes au regarde de la personnalitĂ© de l’auteur, des faits en question, etc. A noter Ă©galement que le condamnĂ© Ă  plus d’un an d’emprisonnement peut se voir notifier un mandat de dĂ©pĂŽt Ă  effet diffĂ©rĂ©, c’est-Ă -dire qu’il sera informĂ© Ă  l’audience de sa date d’incarcĂ©ration, qui peut ĂȘtre diffĂ©rĂ©e jusqu’à un mois aprĂšs l’audience. M Quels sont les amĂ©nagements de peine envisageables ab initio = dĂšs que la peine est prononcĂ©e ? Une peine de moins d’un an est donc amĂ©nageable et en pratique, elle le sera quasi-systĂ©matiquement en l’absence de mandat de dĂ©pĂŽt, les prisons Ă©tant dĂ©jĂ  surchargĂ©es. Le condamnĂ© se rendra donc devant le Juge d’application des peines moins d’un mois aprĂšs le dĂ©libĂ©rĂ©. La peine pourra alors ĂȘtre amĂ©nagĂ©e de diffĂ©rentes maniĂšres 132-25 et suivants du Code pĂ©nal Soit par un placement sous surveillance Ă©lectronique, d’une durĂ©e de 15 jours Ă  6 mois. Le placement sous surveillance Ă©lectronique consiste Ă  avoir un bracelet Ă©lectronique et Ă  rester Ă  domicile aux heures dĂ©terminĂ©es par le juge. Le condamnĂ© pourra continuer Ă  avoir une activitĂ© professionnelles, se former, etc ;Soit par une semi-libertĂ©, qui est un rĂ©gime particulier. Le condamnĂ© est dans un centre dĂ©diĂ©, liĂ© Ă  l’administration pĂ©nitentiaire mais il peut le quitter sur des horaires dĂ©terminĂ©s, pour continuer son activitĂ© professionnelle, avec obligation de le rĂ©intĂ©grer chaque soir pour y passer la nuit ;Soit par un placement Ă  l’extĂ©rieur, qui se rapproche de la semi-libertĂ©, Ă  la diffĂ©rence que le condamnĂ© pourra ĂȘtre surveillĂ© sur son temps en extĂ©rieur. Avant la rĂ©forme de 2020, une peine ferme Ă©tait Ă©galement amĂ©nageable en travaux d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral ou en jours-amendes, ce qui n’est plus le cas dorĂ©navant. En revanche, le travail d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral et les jours-amende peuvent ĂȘtre prononcĂ©s Ă  titre de peine principale, autonome. Petite indication, le bracelet Ă©lectronique est une forme d’amĂ©nagement de peine, mais il peut Ă©galement ĂȘtre une peine prononcĂ©e Ă  part entiĂšre il s’agit de la dĂ©tention Ă  domicile sous surveillance Ă©lectronique. M L’amĂ©nagement de peine aprĂšs exĂ©cution d’une partie de celle-ci Vous l’avez compris, si vous ĂȘtes condamnĂ© Ă  une peine d’emprisonnement ferme supĂ©rieure Ă  un an, vous ne pouvez pas amĂ©nager votre peine et devez donc l’effectuer en prison. Mais un amĂ©nagement de peine est envisageable une fois une partie de la peine ferme exĂ©cutĂ©e . Vous pouvez obtenir un amĂ©nagement aprĂšs exĂ©cution des 2/3 de la peine si la peine Ă©tait infĂ©rieure ou Ă©gale Ă  cinq ans. Pour cela, vous devrez justifier d’une bonne conduite, d’un projet professionnel ou familial, de l’absence d’incidents en prison, etc
 Les amĂ©nagements envisageables Ă  ce stade sont alors Le placement en extĂ©rieur,La semi-libertĂ©,La libĂ©ration conditionnelle,Le placement sous surveillance Ă©lectronique. M Les peines de stage Enfin, je souhaitais Ă©voquer une peine peu connue du grand public, les peines de stage », listĂ©es Ă  l’article 131-5-1 du Code pĂ©nal Lorsqu’un dĂ©lit est puni d’une peine d’emprisonnement, la juridiction peut, Ă  la place ou en mĂȘme temps que l’emprisonnement, prescrire que le condamnĂ© devra accomplir, pendant une durĂ©e ne pouvant excĂ©der un mois, un stage dont elle prĂ©cise la nature, les modalitĂ©s et le contenu eu Ă©gard Ă  la nature du dĂ©lit et aux circonstances dans lesquelles il a Ă©tĂ© commis. Sauf dĂ©cision contraire de la juridiction, le stage, dont le coĂ»t ne peut excĂ©der celui des amendes contraventionnelles de la 3e classe, est effectuĂ© aux frais du condamnĂ©. Le stage est exĂ©cutĂ© dans un dĂ©lai de six mois Ă  compter de la date Ă  laquelle la condamnation est dĂ©finitive, sauf impossibilitĂ© rĂ©sultant du comportement ou de la situation du condamnĂ©. Les stages que peut prononcer la juridiction sont 1° Le stage de citoyennetĂ©, tendant Ă  l’apprentissage des valeurs de la RĂ©publique et des devoirs du citoyen ; 2° Le stage de sensibilisation Ă  la sĂ©curitĂ© routiĂšre ; 3° Le stage de sensibilisation aux dangers de l’usage de produits stupĂ©fiants ; 4° Le stage de responsabilisation pour la prĂ©vention et la lutte contre les violences au sein du couple et sexistes ; 5° Le stage de sensibilisation Ă  la lutte contre l’achat d’actes sexuels ; 6° Le stage de responsabilitĂ© parentale ; 7° Le stage de lutte contre le sexisme et de sensibilisation Ă  l’égalitĂ© entre les femmes et les hommes. » M Petit retour d’expĂ©rience Pour clore cet article, je vais revenir sur la pratique, ma pratique du droit pĂ©nal, notamment lors des comparutions immĂ©diates, oĂč les mandats de dĂ©pĂŽt sont largement prononcĂ©s. Je ferai Ă©ventuellement un article dĂ©diĂ© aux comparutions immĂ©diates, pour en parler plus largement. Mais en rĂ©sumĂ© une comparution immĂ©diate est une procĂ©dure dans laquelle le prĂ©venu est jugĂ© directement aprĂšs sa garde Ă  vue. Il va donc directement du commissariat/gendarmerie au tribunal, oĂč il est jugĂ© dans la foulĂ©e. En tant qu’avocat de permanence, nous dĂ©couvrons les dossiers en fin de matinĂ©e pour une audience dans l’aprĂšs-midi. La plaidoirie est prĂ©parĂ©e sur le pouce. La stratĂ©gie de dĂ©fense doit rapidement ĂȘtre dĂ©cidĂ©e, et les arguments efficacement mis en place. Il est Ă  noter qu’en comparution immĂ©diate, trois quarts des dossiers finissent avec de la prison ferme. Il s’agit d’une justice rapide, adaptĂ©e aux infractions graves mais non complexes, mais dans l’ensemble plus sĂ©vĂšre. Pour exemple, de mon expĂ©rience des permanences pĂ©nales, bien sur cela dĂ©pend de la personnalitĂ© de l’auteur de l’infraction, de son dossier, du contexte, des faits je sollicite souvent en matiĂšre de violences conjugales et en alternative Ă  une peine de prison ferme, une peine de sursis probatoire avec Ă©loignement du domicile de la victime et interdiction d’entrer en contact avec elle, Ă©ventuellement si un problĂšme d’alcool est prĂ©sent, une obligation de soins de l’alcoolisme peut ĂȘtre Ă©galement pour les stupĂ©fiants, ou mĂȘme simplement un suivi psychologique, et Ă©galement, un stage de sensibilisation aux violences. Je trouve que ces mesures ont davantage de sens et peuvent s’avĂ©rer constructives pour l’avenir. J’essaie d’ĂȘtre le plus juste possible dans mes plaidoiries, de ne pas oublier la victime et sa sĂ©curitĂ©, mais d’orienter les magistrats vers des peines qui ont du sens, utiles Ă  la sociĂ©tĂ© et au devenir du condamnĂ©. Les peines doivent Ă  mon sens, ĂȘtre punitives mais davantage instructives. Parfois, mĂȘme avec le meilleur avocat du monde, il n’est plus possible de solliciter un sursis probatoire au lieu d’une peine de prison ferme, notamment si le casier du prĂ©venu est dĂ©jĂ  trop chargĂ©. Une des premiĂšres choses que j’ai apprise lors de mes dĂ©buts en droit pĂ©nal est la rĂšgle en la matiĂšre Pas plus de deux sursis probatoires » ! Si le prĂ©venu a dĂ©jĂ  bĂ©nĂ©ficiĂ© de deux sursis probatoires lors de ses condamnations antĂ©rieures, il sera trĂšs difficile de lui faire Ă©chapper Ă  une peine de prison ferme. N’hĂ©sitez pas Ă  me contacter si vous faites l’objet d’une procĂ©dure devant le Tribunal correctionnel, ou si vous ĂȘtes victime. En espĂ©rant que vous ayez eu une lecture agrĂ©able !
Le 1er site d’information sur l’actualitĂ©. Retrouvez ici une info de la thĂ©matique Justice du 03 juillet 2014 sur le sujet Controverse sur «
I. Auclair J. St-Georges S. Maltais S. BriĂšre A. Delorme Isabelle Auclair, Jade St-Georges, StĂ©phanie Maltais et Sophie BriĂšre ‱ UniversitĂ© Laval QuĂ©bec Anne Delorme ‱ Directrice du Fonds Agir ensemble pour l’inclusion AGIRI au sein de l’ONG Equitas Canada Comment les organisations quĂ©bĂ©coises de coopĂ©ration internationale OCI prennent en charge les violences sexistes et sexuelles ? S’appuyant notamment sur une enquĂȘte menĂ©e en 2018 auprĂšs d’une quarantaine de ces OCI, les cinq autrices estiment que le champ d’application et finalement la valeur incitative des dispositifs mis en place sont plus que variables. Le mouvement social MeToo/MoiAussi a favorisĂ© la prise de parole des personnes – majoritairement des femmes – ayant vĂ©cu des violences sexuelles dans diffĂ©rentes sphĂšres de leur vie. Cette vague de dĂ©nonciations, historique, a permis de constater qu’en dĂ©pit des efforts des organisations et mobilisations fĂ©ministes et de celles de dĂ©fense des droits des femmes, ces formes de violences perdurent. Tous les contextes sociaux sont des espaces oĂč elles peuvent survenir. Le domaine de la coopĂ©ration internationale CI ne fait pas exception. Il est donc pertinent de s’attarder aux façons dont cet enjeu social transversal s’exprime dans ce contexte prĂ©cis et quelles sont les mesures qui peuvent ĂȘtre mises en place pour y rĂ©pondre. Dans le prĂ©sent article, cette rĂ©flexion sur les violences sexuelles dans le domaine de la CI s’appuie sur les rĂ©sultats de deux collectes de donnĂ©es. Dans un premier temps, un sondage a Ă©tĂ© menĂ© par le ComitĂ© quĂ©bĂ©cois femmes et dĂ©veloppement CQFD de l’Association quĂ©bĂ©coise des organismes de coopĂ©ration internationale AQOCI qui reprĂ©sente une soixantaine d’organisations de coopĂ©ration internationale OCI sur le territoire quĂ©bĂ©cois1Nous aimerions remercier l’AQOCI pour le partage des donnĂ©es du sondage et Mounia Chadi, chargĂ©e de programme Ă  Droits des femmes et Ă©galitĂ© des genres, pour ses commentaires.. Les rĂ©sultats ont permis de dresser un Ă©tat des lieux des politiques et procĂ©dures organisationnelles en matiĂšre de lutte contre les violences sexuelles parmi ses membres. Dans un deuxiĂšme temps, une analyse des donnĂ©es qualitatives issues de la recherche Du plafond Ă  la frontiĂšre de verre comment institutionnaliser le genre dans les organisations de dĂ©veloppement international et d’action humanitaire ? », dirigĂ©e par les professeures Isabelle Auclair et Sophie BriĂšre de l’UniversitĂ© Laval2FinancĂ© par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada., a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e. Celle-ci permet de mettre en lumiĂšre des pistes de rĂ©flexion sur des actions Ă  mener, en cohĂ©rence avec le contexte spĂ©cifique, pour travailler sur cet enjeu. Contextualisation de la problĂ©matique Les violences sexuelles s’inscrivent dans un contexte plus large de violences multiples, exacerbĂ©es par les diffĂ©rents systĂšmes d’oppression dont le sexisme, le racisme et le colonialisme qui caractĂ©risent un contexte donnĂ©. Dans le contexte de la CI, des enquĂȘtes ont permis de poser certains constats sur les violences sexuelles vĂ©cues par des professionnelles du domaine. Selon les donnĂ©es fournies par le Humanitarian Women’s Network3Humanitarian Women’s Network, Full Survey Results, 2016 qui a interrogĂ© 1 005 femmes dans soixante-dix organisations, 69 % des rĂ©pondantes ont entendu des collĂšgues faire des commentaires sur leur apparence physique, dont 6 % sur une base quotidienne. Cinquante-cinq pour cent des rĂ©pondantes ont reçu des avances persistantes de collĂšgues masculins, 27 % ont Ă©tĂ© embrassĂ©es, 22 % ont Ă©tĂ© touchĂ©es sans leur consentement et enfin 4 % ont Ă©tĂ© violĂ©es. La majoritĂ© 68 % des rĂ©pondantes ayant vĂ©cu des violences ne l’ont pas signalĂ© et parmi celles l’ayant fait auprĂšs de leur organisation, 47 % disent qu’aucune suite n’a Ă©tĂ© donnĂ©e et 22 % soutiennent avoir subi des consĂ©quences professionnelles nĂ©gatives. Ces donnĂ©es dĂ©montrent que le domaine de la CI, Ă  l’image du reste de la sociĂ©tĂ©, est traversĂ© par diffĂ©rents rapports de pouvoir qui mĂšnent Ă  l’exacerbation des violences sexuelles. Elles confirment Ă©galement l’importance de mener une rĂ©flexion sur les rĂ©ponses mises en avant face Ă  cet enjeu. Alors que des donnĂ©es internationales sur le sujet Ă©mergent, celles portant sur les organisations quĂ©bĂ©coises et canadiennes sont moins nombreuses. En cohĂ©rence avec sa politique d’aide internationale fĂ©ministe, Affaires mondiales Canada AMC4MinistĂšre du gouvernement fĂ©dĂ©ral canadien chargĂ© des relations diplomatiques et consulaires, de stimuler le commerce international et d’organiser l’aide internationale du Canada [NDLR]. oblige dĂ©sormais les organisations d’aide internationale canadiennes Ă  se doter d’une politique contre le harcĂšlement et les violences sexuelles. Toutefois, la mise en Ɠuvre de stratĂ©gies et d’actions concrĂštes afin de prĂ©venir, de sensibiliser et d’agir contre ces violences est supportĂ©e par peu de donnĂ©es empiriques quantitatives et qualitatives. Ces donnĂ©es sont pourtant essentielles afin de proposer des rĂ©ponses contextualisĂ©es. C’est donc ce qu’il faut documenter et approfondir dans l’avenir et les prochaines sections de cet article en sont les premiĂšres contributions. MatĂ©riel issu de deux collectes de donnĂ©es La dĂ©finition des violences sexuelles retenue ici prend en compte un spectre d’actes allant du harcĂšlement aux agressions sexuelles, en mettant en exergue les dynamiques genrĂ©es, systĂ©miques et multiples de telles violences5Manon Bergeron et al., Violences sexuelles en milieu universitaire au QuĂ©bec Rapport de recherche de l’enquĂȘte ESSIMU », UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al, 2016.. En ce sens, notre analyse s’inscrit dans un cadre thĂ©orique fĂ©ministe intersectionnel et s’appuie sur le concept de continuum des violences. Ce dernier permet de dĂ©passer la simple hiĂ©rarchisation des abus pour mettre en Ă©vidence les liens entre les diffĂ©rentes manifestations violentes et les systĂšmes d’oppression6Isabelle Auclair, Violences de genre et stratĂ©gies de rĂ©sistance », in Charmain Levy et Andrea Martinez dir., Genre, fĂ©minismes et dĂ©veloppement. Une trilogie en construction, Les Presses de l’UniversitĂ© d’Ottawa, 2019, p. 231.. Pour nourrir cette analyse, nous prĂ©senterons deux ensembles de donnĂ©es. Le premier est issu du sondage proposant des rĂ©sultats quantitatifs sur les politiques et codes de conduite en matiĂšre de violences sexuelles. Le second s’intĂ©resse Ă  la trajectoire de carriĂšre des femmes en CI et permet d’ajouter une valeur qualitative Ă  l’analyse des violences sexuelles. RĂ©sultats du sondage auprĂšs des OCI quĂ©bĂ©coises En 2018, l’AQOCI a dĂ©veloppĂ© un outil de diagnostic organisationnel sur les violences sexuelles pour ses membres. Il s’est traduit par un sondage en ligne composĂ© de trente-neuf questions sur la prĂ©vention et la prise en charge des personnes ayant subi une forme de violence sexuelle. Quarante organisations y ont rĂ©pondu. À la lumiĂšre des rĂ©sultats obtenus, il apparaĂźt que mĂȘme avant l’affaire Oxfam7Sean O’Neill, “Minister orders Oxfam to hand over files on Haiti prostitute scandal”, The Times, 9 February 2018, », certaines OCI quĂ©bĂ©coises disposaient dĂ©jĂ  de politiques et pratiques en matiĂšre de lutte contre les violences sexuelles. Dix-neuf d’entre elles avaient dĂ©jĂ  dĂ©veloppĂ© un code de conduite qui posait clairement les rĂšgles et les principes de l’organisation quant aux violences sexuelles pour le personnel et les volontaires. Cependant, l’étendue du champ d’application de ces politiques et pratiques variait d’un milieu Ă  l’autre. Ainsi, dix-huit de ces codes de conduite encadraient les liens intimes, amoureux et sexuels entre une personne en position d’autoritĂ© et une autre sous cette autoritĂ©, et dix-huit Ă©galement le faisaient entre une reprĂ©sentante de l’organisation et une bĂ©nĂ©ficiaire. Par ailleurs, dix OCI ayant rĂ©pondu au sondage ont mentionnĂ© mener une politique spĂ©cifique couvrant les violences sexuelles quand quinze autres affirmaient en avoir une en cours de rĂ©daction ou de mise Ă  jour, ou disposer d’une procĂ©dure ne constituant pas une politique en tant que telle. La prĂ©cision des documents quant Ă  la dĂ©finition des violences sexuelles varie. Quelques OCI y inscrivent une dĂ©finition des violences sexuelles n=10 et de l’exploitation sexuelle n=8. Quant aux formations, elles sont rarement faites de façon rĂ©guliĂšre ou systĂ©matique. Sur trente-quatre OCI ayant rĂ©pondu Ă  cette question, seize ont affirmĂ© que leur organisation ne fournissait pas de telles formations. Bien que les violences soient intimement liĂ©es aux relations de pouvoir, la majoritĂ© des formations offertes Ă©taient destinĂ©es aux coopĂ©rantes n=10 et stagiaires n=13 plutĂŽt qu’aux personnes en situation d’autoritĂ©. Par ailleurs, dix-sept organisations ont rĂ©pondu avoir une personne experte en la matiĂšre Ă  l’interne ou avoir nouĂ© un partenariat avec une ressource externe. Enfin, une seule organisation disait avoir allouĂ© un budget spĂ©cifique Ă  ce sujet. Relativement au soutien aux victimes et aux survivantes8Utiliser les termes victimes et survivantes » permet de mettre en avant le pouvoir d’agir et la rĂ©silience des survivantes, mais sans nier le caractĂšre violent et marquant des violences sexuelles AQOCI, 2019 ; CALACS, 2017. L’utilisation isolĂ©e d’un terme comme de l’autre faisant l’objet de critiques, le Centre d’aide et de lutte contre les agressions Ă  caractĂšre sexuel CALACS rappelle l’importance de privilĂ©gier avant tout le mot que la personne concernĂ©e prĂ©fĂšre. et Ă  la gestion des plaintes, onze organisations favorisaient l’accĂšs aux soins mĂ©dicaux et seize permettaient celui Ă  des soins psychosociaux responsables et sĂ»rs, tandis que seulement douze permettaient aux tĂ©moins d’y avoir accĂšs. Les procĂ©dures de prise en charge des violences sexuelles respectaient dans 64 % des cas les obligations lĂ©gales canadiennes et quĂ©bĂ©coises ; 64 % Ă©taient centrĂ©es sur les besoins des survivantes ; 40 % permettaient d’accompagner les survivantes dans le cas oĂč un changement de rĂ©gion ou de pays Ă©tait nĂ©cessaire pour obtenir des soins ; et 12 % leur permettaient de prendre un congĂ© payĂ© Ă  la suite des faits. Quinze organisations expliquaient dans leur politique comment signaler ou dĂ©poser une plainte, mais seulement sept dĂ©tenaient une procĂ©dure d’enquĂȘte spĂ©cifique. Parmi celles-ci, cinq permettaient de rĂ©aliser une enquĂȘte objective, et deux avaient des mesures pour assurer la confidentialitĂ©. Aucune n’incluait une enquĂȘteurrice externe compĂ©tente, un examen de tous les documents pertinents ou encore l’obligation de consigner les informations. Ce sondage a permis de mettre en Ă©vidence le fait que peu de politiques abordaient la maniĂšre de faire un signalement ou de dĂ©poser une plainte, ou encore, le fait que plusieurs OCI n’offraient pas de formation sur les violences sexuelles en 2018. Depuis, un travail a Ă©tĂ© menĂ© pour renforcer les capacitĂ©s des organisations membres Ă  travers des outils et des formations. La trousse sur les violences sexuelles dĂ©veloppĂ©e par l’AQOCI comprend ainsi des fiches sur l’introduction aux violences sexuelles dans le secteur de la CI, des outils et de meilleures pratiques de prĂ©vention et de signalement des violences sexuelles, de la formation et un dĂ©voilement de ce type de violences9AQOCI, Violences sexuelles dans le secteur de la coopĂ©ration internationale », Il s’agit d’outils importants dans le travail en cours pour rĂ©duire les violences qui, comme indiquĂ© dans la prochaine section, perdurent. RĂ©sultats de la recherche sur la carriĂšre des femmes en coopĂ©ration internationale Cette recherche visait Ă  documenter et Ă  mieux comprendre, dans une perspective intersectionnelle, les enjeux et les dĂ©fis rencontrĂ©s Ă  toutes Ă©tapes de carriĂšre en CI. Pour ce faire, des entretiens individuels et de groupes ont Ă©tĂ© effectuĂ©s avec 237 personnes gestionnaires, responsables des ressources humaines, praticiennes Ɠuvrant dans diffĂ©rents pays. MĂȘme si l’objectif de la recherche n’était pas de documenter systĂ©matiquement les violences sexuelles, celles-ci se sont avĂ©rĂ©es ĂȘtre un Ă©lĂ©ment incontournable. L’analyse des rĂ©sultats nous permet d’extraire plusieurs Ă©lĂ©ments relatifs Ă  ces violences, notamment la nĂ©cessitĂ© d’adopter une approche de tolĂ©rance zĂ©ro ; de dĂ©velopper une stratĂ©gie collective de lutte Ă  ces violences ; et de mobiliser les ressources et l’expertise nĂ©cessaires. Les tĂ©moignages dĂ©noncent la persistance de la culture de masculinitĂ© toxique. » Pour les personnes rencontrĂ©es, il est primordial d’adopter une approche et une culture de tolĂ©rance zĂ©ro Ă  l’égard de la discrimination, des violences, du harcĂšlement et de l’abus de pouvoir dans les organisations. Les tĂ©moignages dĂ©noncent la persistance de la culture de masculinitĂ© toxique qui s’appuie encore sur l’imaginaire du Rambo de l’humanitaire ». Cette culture est une caractĂ©ristique systĂ©mique d’un contexte plus large qui banalise les violences sexuelles et reproduit les systĂšmes d’oppression. Une professionnelle en humanitaire À un certain moment, j’ai informĂ© le siĂšge. Ils ont dit “Tu en es Ă  ta premiĂšre mission comme chef de mission, tu apprends. Il faut savoir que c’est normal dans les projets.” » Cette normalisation des actes de harcĂšlement et de violences sexuelles est renforcĂ©e par ce que des participantes nomment la culture du silence » qui rend difficiles les dĂ©nonciations. Bien que les politiques et les codes de conduite soient nĂ©cessaires et pertinents, ils doivent ĂȘtre dĂ©veloppĂ©s, diffusĂ©s et appliquĂ©s dans une approche qui vise des changements structurants. Les propos d’une spĂ©cialiste genre rĂ©sument bien cet enjeu Pour moi, le gros [manque] c’est qu’il n’y a pas vraiment [de travail] sur la culture, c’est-Ă -dire qu’à chaque fois on renouvelle des mesures de [sauvegarde]. Tout d’un coup, on remet des mesures en place “Vous allez voir, ça n’arrivera plus.” Mais de toute façon ça va arriver encore dans dix ans parce qu’on ne travaille pas sur la culture. » Cette difficultĂ© Ă  mettre en Ɠuvre des changements transformateurs au sein de la culture du secteur est en partie due Ă  l’absence d’une stratĂ©gie de soutien aux carriĂšres qui inclurait diverses dimensions dont des conditions et milieux de travail exempts de violences. Ce qui nous amĂšne Ă  soulever la nĂ©cessitĂ© de dĂ©velopper une stratĂ©gie collective face aux violences sexuelles. Tout en considĂ©rant des contextes multiples, cette stratĂ©gie qui aborde un enjeu commun devrait inclure les diffĂ©rentes acteurrices de l’écosystĂšme en coopĂ©ration internationale. Nous voulons parler des bailleurs de fonds, des associations reprĂ©sentant les OCI, des OCI elles-mĂȘmes, des spĂ©cialistes au sein du milieu acadĂ©mique, etc. Selon plusieurs participantes, il est important que ces parties prenantes travaillent conjointement Ă  l’élaboration et Ă  la mise en Ɠuvre des solutions concrĂštes et structurantes. Comme le mentionne un consultant en genre Si on met des mĂ©canismes en place qui font en sorte que c’est facile et pas risquĂ© pour une femme de dĂ©noncer un comportement inappropriĂ©, Ă  ce moment-lĂ , ça devient beaucoup plus [difficile] pour un homme d’avoir un comportement [rĂ©prĂ©hensible]. Il va se dire que ça ne vaut pas la peine de se risquer Ă  faire des commentaires, Ă  avoir des comportements inappropriĂ©s parce qu’il sait qu’il va se faire rabrouer. » L’adoption d’une stratĂ©gie collective ne signifie pas l’adoption d’un modĂšle unique et uniforme. Il est nĂ©cessaire que les politiques, plans d’action et mesures soient sensibles aux diffĂ©rents contextes. Ceux-ci varient notamment en fonction des rĂ©gions, de la taille des organisations, des types d’aides, des ressources disponibles et des inĂ©galitĂ©s qui mĂšnent Ă  l’exacerbation des violences. Les rĂ©sultats de la recherche permettent d’affirmer que cette stratĂ©gie collective et contextualisĂ©e devrait inclure un volet de prĂ©vention et un autre de gestion des cas. Certaines de ces dimensions doivent ĂȘtre gĂ©rĂ©es par les OCI, alors que d’autres pourraient ĂȘtre partagĂ©es. Selon une gestionnaire rencontrĂ©e, bien que la prĂ©vention revienne aux organisations et que cela corresponde Ă  leurs valeurs, les questions de gestion des plaintes, du suivi de celles-ci et de l’aide apportĂ©es aux survivantes posent problĂšme si ces dimensions sont laissĂ©es Ă  la discrĂ©tion de chaque organisation, puisque toutes les organisations n’ont pas les mĂȘmes ressources. Pour que les stratĂ©gies collectives et contextualisĂ©es, les plans d’action ainsi que les mesures concrĂštes en dĂ©coulant apportent les changements souhaitĂ©s, il est impĂ©ratif que les ressources techniques et financiĂšres soient mobilisĂ©es. Pour ce faire, les rĂ©sultats montrent que les diffĂ©rents acteurs bailleurs de fonds, associations et OCI ont des responsabilitĂ©s complĂ©mentaires. AMC a lancĂ© un message fort en exigeant des organisations qu’elles se dotent d’une politique contre le harcĂšlement et les violences sexuelles. MalgrĂ© certaines initiatives10Par exemple le centre d’expertise Digna, financĂ© par AMC et sous la direction de CoopĂ©ration Canada l’accompagnement technique et le soutien financier du bailleur demeurent insuffisants pour rĂ©pondre Ă  cette exigence. En raison de la complexitĂ© des enjeux, ces deux types de soutien ne peuvent Ă  eux seuls offrir une rĂ©ponse complĂšte, mais ils peuvent contribuer Ă  lutter de maniĂšre structurĂ©e contre les violences sexuelles. Par ailleurs, les associations font un important travail de consolidation et de reprĂ©sentation des besoins des OCI. Elles doivent cependant avoir les moyens pour poursuivre leurs engagements et contribuer au dĂ©veloppement de services collectifs pour soutenir les OCI et leurs travailleureuses. La responsabilisation de la gestion des violences sexuelles est souvent attribuĂ©e Ă  la division des ressources humaines qui n’a pas toujours la formation nĂ©cessaire. » Dans la lutte contre les violences sexuelles, les OCI doivent s’assurer que cet enjeu est traitĂ© de façon transversale et que l’ensemble du personnel de l’organisation est sensibilisĂ©, formĂ© et responsabilisĂ©. La recherche a permis de constater que la responsabilisation de la gestion des violences sexuelles est souvent attribuĂ©e Ă  la division des ressources humaines qui n’a pas toujours la formation nĂ©cessaire sur le sujet. Le dĂ©veloppement des connaissances et la reconnaissance de l’expertise sur le sujet sont essentiels. En ce sens, les gestionnaires des organisations et les expertes en Ă©galitĂ© et en genre ont souvent un rĂŽle primordial dans les stratĂ©gies de lutte contre les violences avec l’appui de toutes les personnes impliquĂ©es dans l’organisation. Pistes de recherche Dans le contexte canadien actuel, oĂč les politiques contre le harcĂšlement sexuel sont obligatoires, des efforts sont incontestablement faits dans les OCI pour aborder cet enjeu. Toutefois, plusieurs dĂ©fis persistent pour les OCI, notamment en termes de ressources techniques et financiĂšres pour rĂ©pondre Ă  l’exigence de disposer d’une politique spĂ©cifique. La dĂ©marche devrait passer non seulement par des initiatives organisationnelles contextualisĂ©es, mais Ă©galement par des stratĂ©gies collectives dans lesquelles les diffĂ©rentes parties prenantes ont chacune leur rĂŽle Ă  jouer. En outre, d’autres recherches sont nĂ©cessaires pour collecter des donnĂ©es contextualisĂ©es sur le sujet et proposer des mesures adaptĂ©es aux diffĂ©rentes situations. Ces donnĂ©es doivent prendre en compte l’intersection des diffĂ©rents systĂšmes d’oppression et leur impact sur l’exacerbation des violences sexuelles chez les groupes sociaux historiquement marginalisĂ©s, dont les femmes. Dans cette optique, les travaux sur le sujet doivent se poursuivre afin de documenter plus amplement Ă  la fois les vĂ©cus des personnes ayant subi des violences ou en ayant été tĂ©moins ou confidentes, et les pratiques et mesures organisationnelles qui ont Ă©tĂ© ou devraient ĂȘtre mises en place. Biographies Isabelle Auclair ‱ Isabelle Auclair dĂ©tient un doctorat en anthropologie. Elle est Titulaire de la Chaire Claire-Bonenfant - Femmes, Savoirs et SociĂ©tĂ©s et professeure au dĂ©partement de management de l’UniversitĂ© Laval QuĂ©bec oĂč elle dĂ©livre des cours portant sur les approches et les mĂ©thodologies fĂ©ministes, les enjeux d’équitĂ©, diversitĂ© et inclusion en milieu de travail ainsi que sur l’intĂ©gration d’une analyse fĂ©ministe intersectionnelle dans la gestion des projets de coopĂ©ration internationale. En lien avec ses activitĂ©s d’enseignement, elle est impliquĂ©e dans diverses recherches s’intĂ©ressant entre autres Ă  l’intersection des systĂšmes d’oppression et au continuum des violences dans diffĂ©rents domaines, notamment les migrations forcĂ©es. Jade St-Georges ‱ Jade St-Georges est doctorante en gestion du dĂ©veloppement international et de l’action humanitaire au dĂ©partement de management de la FacultĂ© des sciences de l’administration Ă  l’UniversitĂ© Laval QuĂ©bec. Elle dĂ©tient une maĂźtrise en dĂ©veloppement international avec l’Institut des hautes Ă©tudes internationales de l’UniversitĂ© Laval. Dans le cadre de sa maĂźtrise, elle a rĂ©alisĂ© un stage en tant que conseillĂšre genre en HaĂŻti pour le programme Uniterra puis a ensuite Ă©tĂ© agente d’équitĂ© femmes-hommes Ă  l’Organisation internationale de la Francophonie. À la suite de ces diffĂ©rentes expĂ©riences, Jade a entamĂ© sa thĂšse sur l’application d’une perspective fĂ©ministe intersectionnelle et dĂ©colonisante en gestion de projets de coopĂ©ration internationale. StĂ©phanie Maltais ‱ Titulaire d’un doctorat en dĂ©veloppement international de l’École de dĂ©veloppement international et mondialisation de l’universitĂ© d’Ottawa, sa thĂšse portait sur la gestion des crises sanitaires dans les États fragiles avec une Ă©tude de cas sur l’épidĂ©mie d’Ebola en GuinĂ©e. StĂ©phanie est chargĂ©e de cours Ă  la FacultĂ© des sciences de l’administration de l’UniversitĂ© Laval QuĂ©bec oĂč elle enseigne dans la maĂźtrise en gestion du dĂ©veloppement international et de l’action humanitaire. Elle travaille Ă©galement comme professionnelle de recherche Ă  l’UniversitĂ© Laval, Ă  l’École nationale d’administration publique et Ă  l’universitĂ© d’Ottawa sur diffĂ©rents projets portant notamment sur la Covid-19, la carriĂšre des femmes en dĂ©veloppement international et action humanitaire, et les Ă©valuations neutres au sein de la fonction publique fĂ©dĂ©rale canadienne. Elle est coordonnatrice Ă©ditoriale de la Revue canadienne d’évaluation de programme et membre du Conseil scientifique de la revue Alternatives Humanitaires. Sophie BriĂšre ‱ Sophie BriĂšre est professeure titulaire au dĂ©partement de management de la FacultĂ© des sciences de l’administration de l’UniversitĂ© Laval QuĂ©bec. Elle dĂ©tient un doctorat PhD de l’École nationale d’administration publique ENAP du QuĂ©bec et un post doctorat de l’École de dĂ©veloppement international et de mondialisation de l’universitĂ© d’Ottawa. Elle est directrice de l’Institut EDI2 Ă©quitĂ©, diversitĂ©, inclusion, intersectionnalitĂ© de l’UniversitĂ© Laval. Sophie BriĂšre est responsable de la maĂźtrise en dĂ©veloppement international et action humanitaire Ă  la facultĂ© des sciences de l’administration. Ses travaux d’enseignement et de recherche portent notamment sur l’équitĂ©, la diversitĂ© et l’inclusion dans les organisations de tous secteurs et sur la gestion de projets. Elle est coauteure, avec Yves Poulin, Yvan Conoir, StĂ©phanie Maltais et Isabelle Auclair de La gestion de projets de dĂ©veloppement international et d’action humanitaire, Presses de l’UniversitĂ© Laval, DeuxiĂšme Ă©dition, 2021. Elle est membre du Conseil scientifique de la revue Alternatives Humanitaires. Anne Delorme ‱ Anne Delorme est Directrice du Fonds Agir ensemble pour l’inclusion AGIRI au sein de l’ONG Equitas Canada. Elle est titulaire d’un MBA de la facultĂ© de gestion Desautels de l’UniversitĂ© McGill et a vingt ans d’expĂ©rience dans la gestion de programmes de dĂ©veloppement complexes et d’équipes au sein d’ONG internationales et d’agences de dĂ©veloppement nationales et multilatĂ©rales, notamment au sein du Programme des Nations unies pour le dĂ©veloppement. Elle est une leader d’opinion dans la promotion de l’égalitĂ© des sexes et son approche est profondĂ©ment influencĂ©e par une longue histoire de travail avec des organisations, des rĂ©seaux et des mouvements sociaux internationaux fondĂ©s sur les droits. Elle a Ă©tĂ© coordonnatrice du ComitĂ© quĂ©bĂ©cois femmes et dĂ©veloppement CQFD de l’Association quĂ©bĂ©coise des organismes de coopĂ©ration internationale AQOCI. Elle a rĂ©ussi Ă  influencer un rĂ©seau d’organisations afin d’intĂ©grer de façon significative les approches intersectionnelles de l’égalitĂ© entre les sexes et de l’inclusion dans leurs programmes et institutions. Pour lire l’article en PDF cliquez ici. ISBN de l’article HTML 978-2-37704-7787-1 oALQrT.
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